La Malédiction des
Runes
Chapitre
6
Auteur :
Koyomi
Base : Harry Potter, on
se refait pas.
Couples : Aucun pour le
moment.
Disclaimer : Je ne me
fais AUCUN fric sur leur dos ! Maintenant, si vous pouviez me
relâcher…
Rappels : Amadeo Larm –
nom d’emprunt de Harry Potter
Angelus Vial – nom d’emprunt
de Draco Malefoy
Asmodée Hanel – nouvelle
infirmière
Andréas Carnas – nouveau
professeur de Runes
Athanase Philarm – professeur
de Sortilèges
Alban et Cassandra Potter –
parents de James
Barthélemy et Elisabeth Potter
– Grands-parents paternels de James
Iris et Edgus Lupin – parents
de Remus
Edith et Mattéo Pettigrow –
parents de Peter
Amandine Weasley et Améthyste
Parkinson – Enchanteresses
Esther Sylphid – nouvelle
professeur de Magie Antique
Romaric Lorth – nouveau
professeur de Duel
Elias Ersyl – nouveau
professeur de Défense Contre les Forces du Mal
Notes : Je joue au yo-yo
avec le nombre de pages…
Les RAR sont en fin de
chapitre.
Ce qui se trouve en
« italique » est en français dans le texte (ben oui, faut bien que je
fasse apparaître les différences)
Lily fit craquer ses articulations et secoua la tête, avant
de ramasser ses longs cheveux avec un élastique. Elle échangea un regard avec
Narcissa, qui sourit doucement.
« On va se promener ? » Demanda la
Serpentarde.
Lily hocha la tête et se leva. Elle regretta un instant de
quitter la douce chaleur du fauteuil, mais le parce l’attirait trop à cet
instant et elle savait qu’elle ne pourrait patienter plus longtemps à
l’intérieur. Le château avait beau être grand et magnifique, rien ne l’attirait
plus que la nature et la magie qui s’en dégageait.
Narcissa était déjà sorti de la salle et Lily se pressa de la
rejoindre. La porte de leur pièce se referma silencieusement derrière elle, mais
elle savait qu’il lui suffirait de passer doucement la main sur l’épais bois
pour que la porte s’ouvre de nouveau.
Elle réprima un sourire en repensant à la façon dont Narcissa
et elle avaient découvert la salle. Cela remontait à loin…
Elles étaient en seconde année alors… C’était après l’«
l’accident ». Elle se souvenait d’une nuit froide, une de ces nuits pendant
lesquelles le château semblait parcouru de longs frissons, et que les chuchotis
des tableaux prenaient une tout autre dimension, celle du mystère. Elles étaient
essoufflées, car elles avaient couru pour échapper à Rusard et à sa maudite
chatte. Elles s’étaient senties tellement déplacées alors, lorsqu’elles
s’étaient retrouvées dans la Galerie des Portraits, sous les regards
inquisiteurs des plus belles fresques de Poudlard. Elles sortaient du Corridor
aux Milles Portes, qu’elles avaient parcouru à toute vitesse, ne souhaitant pas
s’y attarder plus que nécessaire.
Depuis elles avaient trouvés un passage secret qui les menait
directement à la Passe des Fantômes. Le couloir comptait autant de fantômes que
Poudlard de moldus, mais les tableaux le décorant étaient tous si sombres et
silencieux que la Passe paraissait effectivement hantée.
Leur salle était la dernière en partant de la gauche, par où
elles arrivaient généralement, du côté Nord. La porte n’était visible que pour
elles, d’après ce qu’elles avaient pu en constater, et ne s’ouvrait qu’au seul
contact de leurs doigts.
Lily passa lentement la main dans ses cheveux, permettant à
quelques mèches bouclées de s’échapper de la couette lâche.
Narcissa lui adressa un long regard neutre auquel elle
répondit par un petit sourire.
Elles traversèrent rapidement la Passe des Fantômes puis Lily
appuya doucement sur la rose du tableau de Morgane la Fay.
Celle-ci dormait et Lily en fut bien heureuse, car la Fay
l’adorait et n’aurait pas manquée de la retenir quelques minutes en
palabres.
Lily voulut allumer un feu magique dans le passage, mais
Narcissa posa doucement sa main sur la baguette en faisant un petit signe
négatif.
Lily manqua rougir en se souvenant qu’il était à peine midi,
et que de nombreux élèves auraient pu apercevoir la lueur brillant dans les yeux
de la statue de Jonas le Fier[1],
dans le Couloir des Enchantements.
Elle se reprit et se dépêcha de rentrer dans le passage. Elle
entendit dans son dos le tableau se refermer doucement.
Elle connaissait le passage par cœur, à force de l’avoir
emprunté durant les quatre dernières années. Elle savait qu’en tournant à gauche
au lieu de continuer tout droit, elles déboucheraient directement sur le Grand
Escalier Nord, à quelques mètres du Grand Hall, évitant ainsi un long détour
inutile par la Tour Ouest.
Narcissa sortit de l’ombre du passage quelques secondes après
elle, et les pierres se remirent silencieusement en place dans son dos.
« On va où ? » Demanda Narcissa.
Lily lui lança un regard en biais.
« Je ne sais pas. Au lac ? » Proposa-t-elle.
Elle réfléchit un instant. « Non, allons plutôt à la Mare aux Fées. On sera
plus tranquille. »
La Serpentarde acquiesça avec un petit sourire en coin.
Lily détailla une nouvelle fois la belle préfète. Elle ne
pouvait s’empêcher d’examiner tous les gens qu’elle rencontrait, leur faisant
passer une sorte de test, les jugeant dignes de confiance ou non. Une vieille
habitude qu’elle avait depuis qu’elle était une petite fille, et qui lui était
inhérente. D’ailleurs, il s’agissait plus d’un instinct que d’une habitude.
Narcissa était superbe, avec ses cheveux blonds et ses yeux
bleu pâle, étrangement opaques. Elle retraça mentalement le contour mince du
visage, les traits fins et nets de sa vis-à-vis. Les sourcils formaient une
courbe délicate sur le front blanc, et le long nez fin s’accordait parfaitement
au reste du visage. La bouche d’un rose un peu pâle souriait rarement, mais
piquait souvent.
Lily enviait depuis toujours et la beauté de la Serpentarde,
et l’aisance avec laquelle celle-ci se déplaçait et maniait les mots et
l’ironie, avec autant de facilité que le masque de son visage.
Narcissa lui adressa un regard interrogateur, et Lily haussa
légèrement les épaules, avant de la rejoindre.
La Mare aux Fées était une petite étendue d’eau peu
fréquentée, située dans la partie Nord du Parc. Son nom était une référence au
Miroir aux Fées de Brocéliande – Lily l’avait lu dans l’Histoire de
Poudlard – et la légende disait que Viviane se servait de la Mare aux Fées
pour rejoindre Brocéliande.
Si peu de personnes venaient se promener sur ses rives,
c’était bien à cause de son emplacement. En effet, peu de monde pensait à la
partie Nord du Parc, qui était séparé de la partie Sud, où se situaient le Lac
et la Porte de Pré-au-Lard, par le château. Il fallait contourner l’Ecole pour
accéder à la partie Nord, car aucune porte ne s’ouvrait sur celle-ci, le château
s’ouvrant sur des falaises à pic. Du coup, peu d’élèves avaient l’envie – et le
courage – de faire le détour, et le Parc Nord restait un lieu vierge et
désert.
Narcissa siffla légèrement devant elle, et Lily leva les
yeux, reconnaissant le signal que son amie employait pour appeler Hardwood, son
grand-duc. Celui-ci planait au-dessus d’elles, sûrement depuis qu’elles étaient
sorties du château, et il obéit immédiatement à l’appel de la Serpentarde.
Hardwood était un magnifique oiseau, avec des plumes
chatoyantes, aussi noires que la nuit, mais cependant si brillantes et, Lily
aurait été tenté de les qualifier ainsi, lumineuses même, à leur façon.
Il se posa délicatement sur l’épaule de Narcissa et ne bougea
pas pendant que sa propriétaire enlevait le message noué à sa patte gauche.
Son amie lut le message mais Lily savait déjà qu’il
s’agissait de mauvaises nouvelles.
En effet, le visage de la blonde préfète passa rapidement à
un masque de fureur, et elle froissa le parchemin d’un geste rageur, chassant
son hibou d’un mouvement violent de la main.
Hardwood poussa un hululement indigné avant de s’éloigner en
direction de la Volière, mais Narcissa n’y prêta aucune attention, pas plus que
Lily, qui s’inquiétait pour sa camarade. Il fallait beaucoup de choses pour
mettre la Serpentarde en colère, elle qui était toujours d’un calme
olympien.
Malgré la curiosité qui la tenaillait, Lily ne posa aucune
question, sachant par expérience que Narcissa lui en parlerait dès qu’elle en
aurait l’envie. De toutes façons, elle saurait. Narcissa ne lui cachait jamais
rien.
En silence, elles reprirent le chemin de la Mare aux Fées,
l’esprit de Lily rempli d’inquiétudes, tandis que Narcissa tentait de se
calmer.
Quand elles parvinrent à leur destination, son amie avait
repris le contrôle de son visage et de ses sentiments, et ce fut heureux car,
assis sous un saule pleureur, Amadeo Larm les regardait arriver avec un
étonnement grandissant.
Lily le dévisagea avec étonnement, notant au passage
l’étrange cicatrice qui lui barrait le front, les yeux violets et les longs
cheveux noirs qui encadraient le visage du nouveau Gryffondor. Puis elle se
rendit compte de l’insistance de son regard et détourna la tête.
Elle entendit distinctement le léger claquement de langue de
Narcissa, peut-être surpris, peut-être agacé, voire même les deux.
« Qu’est-ce que vous faites là ? » demanda le
français.
« Nous pourrions te poser la même question. »
Répliqua Narcissa.
Le nouveau pencha la tête sur le coté, dévisageant les deux
préfètes, intrigué, puis un petit sourire amusé étira ses lèvres.
« Je suis Amadeo Larm, mais je suppose que vous le savez
déjà. » Se présenta-t-il, toujours souriant.
« Je suis Lily Evans, et elle s’appelle Narcissa
Black. Nous sommes en sixième année… » Répondit Lily.
Amadeo Larm écarquilla les yeux avec surprise, puis se reprit
après un court effort.
« Je n’aurais pas cru… » Articula-t-il lentement en
regardant Narcissa droit dans les yeux. « Tu ressembles plus à une Malefoy
qu’à une Black. »
Narcissa renifla avec agacement. Elle détestait qu’on lui
rappelle cette ressemblance.
« Qu’en sais-tu ? Tu n’as sûrement jamais rencontré
aucun Malefoy. » Lança-t-elle d’un ton sec.
« Je les ai fréquenté beaucoup plus que je ne l’aurais
voulu, et c’est toi qui devrais tenir ta langue. » Rétorqua Amadeo avec
froideur.
Narcissa sembla prendre conscience de la tension qui les
entourait maintenant, et elle baissa les yeux d’un air contrit.
« Je te présente mes excuses. » Murmura-t-elle
doucement.
La tension s’abaissa brusquement et Amadeo eut un gentil
sourire.
« Ce n’est pas à toi de t’excuser. Je n’aurais pas du
parler de ce qui ne me concernait pas. » Déclara-t-il.
Narcissa lui lança un regard impénétrable, et Amadeo lui
sourit une nouvelle fois. Les lèvres de la Serpentarde s’étirèrent brusquement
en une mimique amusée.
« Et si vous vous asseyiez ? » Proposa le français
en désignant le sol autour de lui.
Narcissa parut réfléchir à la question puis se laissa glisser
lentement.
Lily les regardait avec surprise. Elle venait d’assister à
une des plus étranges scènes qui lui ait jamais été données de voir. Narcissa
Black s’excusant, puis s’asseyant à côté de la personne à laquelle elle avait du
présenter ces mêmes excuses. Malgré cela, elle s’installa à côté de
Narcissa.
Amadeo lâcha un petit rire amusé.
« Tu ressembles à Vial. »
« Dois-je prendre ça comme un compliment ? »
Demanda Narcissa en haussant un sourcil.
Il rit à nouveau – et Lily le trouva beau.
« Je n’en suis pas sûr. » Admit-il.
Il ramena une de ses mèches derrière l’oreille et sembla se
souvenir de quelque chose.
« Oh… L’une de vous deux aurait-elle un élastique à
cheveux ? » Fit-il avec un sourire gêné. « Les miens
m’embêtent. »
Lily éclata franchement de rire. Elle fouilla dans la poche
intérieure de sa robe et dénicha le jumeau de l’élastique qui maintenait sa
propre crinière.
« Tu as de la chance. Habituellement, je n’en ai même
pas pour moi. Ils s’arrangent toujours pour glisser de mes poches, ces
traîtres. » Plaisanta-t-elle en lui tendant l’objet du délit.
Amadeo lui lança un regard indéfinissable et se saisit de
l’élastique noir. Il ramena ses cheveux d’un geste puis les noua rapidement. Il
s’assura de l’équilibre de l’édifice puis sourit à Lily.
« Merci. »
« Tu ressembles un peu à James. » Remarqua Narcissa
d’un air songeur.
Amadeo et Lily la regardèrent avec surprise.
« Tu ne trouves pas, Lily ? »
Elle allait répondre non, mais le regard insistant de
Narcissa l’obligea à regarder attentivement.
Effectivement, le français avait quelques traits communs avec
le Maraudeur, mais sans plus. La forme de son visage était plus fine, mais la
forme du nez était la même, ainsi que quelques petits détails anodins.
« Un petit peu. » Reconnut-elle. « Mais ce
n’est pas frappant. Potter a le visage plus marqué. »
Narcissa acquiesça.
« Tu as raison. Mais il lui ressemble quand même un
petit peu. »
« Narcissa… » Soupira Lily. « Les familles Potter
et Larm sont apparentées depuis des siècles. C’est normal qu’ils se
ressemblent. »
« Ah… Je n’y pensais plus… Mais… »
Commença-t-elle.
« Qui est James Potter ? » La coupa
Amadeo.
Lily et Narcissa se retournèrent vers lui, et prirent un air
embarrassé en se rendant compte qu’elles venaient de discuter de lui et de sa
famille comme s’il n’avait pas été présent.
« James Potter est l’un des Maraudeurs. » Lâcha
Narcissa comme si cela expliquait tout.
Amadeo haussa un sourcil et Lily flanqua un coup de coude
dans les côtes de Narcissa, qui grimaça.
« Idiote ! Il ne sait pas qui sont les
Maraudeurs ! » S’exclama-t-elle.
Narcissa la regarda comme si elle venait de s’échapper de la
section psychologique de Ste Mangouste puis réagit.
« Ah, c’est vrai… Les Maraudeurs sont des Gryffondors
qui font des farces à tout le monde, et plus particulièrement aux Serpentards.
Le « chef » si on peut dire s’appelle James Potter, justement. Après
il y a Sirius Black, mon cousin. » Amadeo tiqua. « Et Remus Lupin, le
plus sérieux. »
« Tu oublies Peter Pettigrow. » Fit remarquer
Lily.
Narcissa fit un geste de la main, comme pour le balayer.
« Peut-on vraiment l’inclure dans les
Maraudeurs ? » Fit-elle avec une pointe de mépris. « Il est
tellement… »
« Je ne vois pas pourquoi tu ne l’aimes pas. Il est
très gentil. Un peu maladroit mais très gentil. » Le défendit Lily.
« Il est tellement insignifiant par rapport au trois
autres ! Et si peureux ! Tout ce qu’il sait faire, c’est suivre James
et Sirius en poussant des petits cris admiratifs chaque fois qu’ils font quelque
chose. » Répondit Narcissa avec hauteur. « Il m’insupporte. »
Lily soupira avec défaitisme. Faire apprécier Peter à
Narcissa était une mission impossible, elle le savait bien.
« Je ne te demande pas d’apprécier James, tu n’as pas à
exiger de moi que je supporte ce rat. » Ajouta Narcissa avec un sourire
ironique.
Lily vit Amadeo sursauter, mais elle n’en tint pas compte,
tant le sous-entendu de son amie l’agaçait.
Narcissa avait une théorie selon laquelle l’agressivité de
Lily envers James Potter venait du fait qu’elle était en réalité amoureuse de
lui mais qu’elle refusait de l’admettre et que pour justifier sa peur elle le
repoussait.
Amadeo secoua la tête.
« Ca ne me dit pas qui est James Potter. »
Prononça-t-il lentement, semblant choisir ses mots avec un soin tout
particulier.
« Pour une description rapide, c’est un crétin à
lunettes arrogant, avec les cheveux noirs en bataille. » Lâcha Lily.
« Je vois. » Fit le français avec amusement.
« Il est beau ? »
Lily le regarda avec surprise.
« Oh… Je suppose que oui. » Réfléchit-elle.
« En tous cas, il est très populaire auprès des filles de
Gryffondor. »
« Il est très bien considéré chez les Serpentardes
aussi. Enfin, sur le plan physique. » Ajouta Narcissa.
« Et Sirius Black ? » Continua le Gryffondor,
apparemment intéressé.
« Alors lui ! » Lily pouffa. « Tu ne peux
pas trouver plus coureur de jupons ! Il faut dire que les filles ne
rechignent pas non plus ! »
Narcissa hocha la tête avec un sourire en coin.
« Mais le plus sympathique reste Remus Lupin. »
Reprit Lily. « Il est gentil, patient, sensible… Il a toujours été adorable
avec moi, et il m’a aidé un bon nombre de fois. »
Amadeo sourit.
« Tu as l’air de beaucoup l’aimer. »
« Je l’adore. C’est vraiment un ami. » Répondit
vivement Lily.
« Je n’en doute pas. »
Narcissa fronça les sourcils. Lily se tourna vers elle, la
questionnant du regard, mais la Serpentarde éluda la question d’un vague
mouvement de la main.
Amadeo releva soudainement la tête, tendu comme un arc.
« Quelqu’un arrive. » Dit-il.
Narcissa acquiesça. Lily se tourna, pour tenter de voir de
qui il s’agissait, mais elle ne vit personne.
« Il n’y a personne. Vous délirez. » Lâcha-t-elle
en haussant les épaules.
A peine quelques minutes après qu’elle eut affirmé cela, elle
eut la désagréable surprise d’entendre la voix honnie de James Potter retentir
dans ses tympans.
Son amie haussa un sourcil moqueur dans sa direction.
Lily lui fit signe qu’elle reconnaissait sa défaite et se
tourna avec une lenteur délibérée dans la direction du stupide Gryffondor qui
venait de lui adresser la parole.
« Evans, toujours aussi jolie. » Clamait James
Potter, cheveux au vent (même s’il n’y avait pas une once de vent) et robe
ouverte sur sa chemise blanche.
Elle lui lança un regard glacial en guise de réponse.
« Et toujours égale à toi-même. » Se
désola-t-il.
Derrière lui, le cousin de Narcissa éclata de rire, ce rire
qui lui était particulier et qui ressemblait à un aboiement.
« Narcissa. » Fit-il avec un léger mouvement de la
tête.
« Toujours aussi insupportable, James. » Ironisa
Narcissa.
Il sourit.
« Pas autant que certains. » Chuchota-t-il sur le
ton de la conspiration. « Mais sache que j’ai pour objectif de taire ma
méchanceté, car je me suis fait élégamment fait moucher ce matin par un jeune
français. »
Amadeo éclata de rire, et James et Narcissa ne tardèrent pas
à se joindre à lui. Un autre son franchement amusé vint se mêler à ce bruit, le
rire doux de Remus.
Peter ne participait pas au fou rire, mal à l’aise, et Sirius
fusillait du regard le français.
« Tu n’es pas très rancunier. » Fit remarquer
Lily.
Le visage de James se ferma un instant.
« Il est plus facile de faire semblant d’être joyeux que
de ruminer contre une personne qu’on ne connaît même pas. » Dit-il
lentement. « Surtout quand on sait que celui-ci a raison. »
Lily en resta stupéfaite. James Potter l’immature venait de
lui dire cette vérité philosophique comme si c’était parfaitement naturel. Elle
n’aurait jamais pu croire à cela.
« Ce n’est pas comme ton ami alors. » Lâcha Amadeo
en adressant un regard rieur à Sirius, qui se renfrogna un peu plus.
« Oh, lui il a du mal à concevoir que tu l’aies blâmé
d’avoir attaqué un Serpentard, qui plus est la bande de Rogue. »
Sirius lança un regard furieux à James, qui l’ignora
royalement.
Amadeo se leva et se dirigea droit vers Sirius, auquel il
tendit la main, sous les regards stupéfaits des filles et des trois autres
Maraudeurs.
Sirius considéra un instant la main tendue, renifla et se
détourna.
Le visage d’Amadeo se ferma.
« A quoi te sert ta rancune ? »
Demanda-t-il.
Sirius fit volte-face et darda sur le français un méchant
regard.
« A ne pas fréquenter les moins que rien. » Siffla
le brun.
Il se passa quelque chose d’étrange. Lily crut voir les yeux
d’Amadeo devenir entièrement noirs, mais ce fut si rapide qu’elle douta.
Sirius lança un regard hautain au nouveau puis s’éloigna à
grands pas, sous le regard furieux d’Amadeo.
James lança un regard désolé à Amadeo avant de s’élancer à la
poursuite de Sirius. Peter le suivit rapidement.
Remus hésita, lança un bref regard à Lily, qui haussa les
épaules.
Il s’avança vers Amadeo, lui chuchota quelque chose à
l’oreille puis s’éloigna dans la direction qu’avait pris les trois autres
Maraudeurs.
La fureur d’Amadeo se calma lentement, et son regard se fit
lointain, d’une tristesse indicible. Il agita les lèvres en un murmure
silencieux et une larme roula sur sa joue.
Narcissa et Lily le regardaient avec une compassion et une
tristesse diffuses.
« Nous devrions rentrer. » Souffla finalement
Narcissa. « Le cours de Runes commence dans une vingtaine de
minutes. »
Amadeo lui fit un pauvre sourire et acquiesça.
Lily se rendit compte d’à quel point le chemin entre la Mare
aux Fées et la Grande Porte du Château pouvait être long durant le retour. Le
silence était lourd, pesant, et même si Lily aurait voulu le dissiper en
discutant, elle savait que Amadeo n’était pas d’humeur. Elle resta donc muette
tout en priant pour une intervention.
Celle-ci lui fut fournie quand ils arrivèrent dans le Parc
Sud. Mais Lily sut à l’instant même où Angelus Vial parut dans son champ de
vision qu’elle préférait le mutisme de ses compagnons.
« Tiens. » Fit-il avec une surprise réelle.
« Qu’est-ce que vous faites là ? »
Son regard se porta d’Amadeo à Lily, puis de Lily à Narcissa.
Il resta stupéfait. Lily le vit ouvrir la bouche et la refermer, à la façon d’un
poisson sorti de son élément naturel. Le désarroi se lisait sur son visage comme
dans un livre.
Puis, brusquement, tout cela disparut, et l’expression neutre
et maîtrisée revint.
« Vial, tu trouves toujours le moyen de te trouver où il
ne faut pas quand il ne faut pas, à ce que je vois. » Lâcha Amadeo.
« Des années d’entraînement, je suppose. »
Vial grimaça.
« Je t’en prie, Larm, si ça ne tenait qu’à moi je
m’arrangerais pour ne plus avoir à croiser ta sale tête jusqu’à la fin de mes
jours. » Répliqua-t-il avec mépris.
« Je n’en doute pas. Si seulement tu pouvais vraiment le
faire. » S’exclama Amadeo avec dépit. « D’ailleurs, si tu l’avais
fait, on ne serait pas là. » Ajouta-t-il en dardant un regard mauvais sur
son ennemi.
La colère tordait le visage de Vial.
« Je me demande d’où vient vraiment la faute. »
Grogna-t-il.
« Moi je le sais déjà. » Sourit Amadeo. « Je
n’ai aucun doute là-dessus. »
« Va donc crever. » Gronda Vial.
« Dis-toi bien que je n’attends que ça. » Fit
Amadeo avec tristesse.
Sa réponse surprit Vial au moins autant que Narcissa et Lily.
Le français s’éloigna en direction de la Grande Porte, laissant Vial et les
filles plantés au milieu du chemin.
« Tu es Angelus Vial, n’est ce pas ? » Demanda
Narcissa.
Il eut un sourire ironique.
« Tu es bien un Serpentard. » Fit-elle, amusée.
« Je suis Narcissa Black. »
« Et moi Lily Evans. » Se présenta Lily avec un
gentil sourire.
Les yeux de Vial s’écarquillèrent et il balbutia :
« E…Evans… » Répéta-t-il. « Tu es la mère
de… »
Les deux filles froncèrent les sourcils.
« Qu’est-ce que tu dis ? »
Devant le regard d’incompréhension d’Angelus, Lily lui
expliqua qu’il parlait en français. Il parut soulagé.
« Ce n’est pas grand-chose. Je connais quelqu’un dont la
mère portait le même nom que toi. »
« Et en quoi est-ce important ? » Ironisa
Narcissa.
« Elle connaissait ma mère, et elles sont toutes les
deux mortes. » Souligna Angelus d’une voix sourde.
Il parut mortifié un court instant, et se reprit.
« Mais ce n’est pas vraiment important. »
Ajouta-t-il pour clore la discussion.
Lily le fixa quelques instants, puis l’exclamation de
Narcissa les convainquit de se dépêcher.
« Le cours de Runes commence dans cinq
minutes ! » Fit-elle, catastrophée.
Tous trois échangèrent un regard paniqué et s’élancèrent en
direction du château.
Ils arrivèrent devant la salle juste au moment où le
professeur arrivait, essoufflés et ravis de leur course. Ils se sourirent puis
pénétrèrent dans la salle de classe.
Il n’y avait pas beaucoup d’élèves, remarqua Lily. Moins que
l’année précédente en tous cas. Beaucoup avaient arrêtés par manque de temps ou
par fainéantise, car Mrs Drawhin avait beau être une excellente enseignante, il
n’en restait pas moins qu’elle leur donnait énormément de devoirs.
La classe comptait tout au plus une dizaine d’élèves.
Il y avait cinq Serpentards, en comptant Narcissa et Angelus,
et les trois autres n’étaient pas les plus sympathiques : Severus Snape,
Rabastan Lestrange et Adonis Black.
Du côté des Gryffondors, ils étaient trois : elle,
Amadeo et Remus.
Lily savait qu’il y avait une seconde classe composée par les
Serdaigles et les Poufsouffles, et ils étaient séparés plus par commodité qu’en
raison de leur nombre.
Carnas était debout derrière son bureau. Il se tenait très
droit, et ne semblait pas le moins du monde nerveux à la perspective de son
premier cours. Il avait perdu cet air perpétuellement gêné qu’il avait durant la
Cérémonie de Répartition.
« Comme vous le savez déjà, je suis Andreas Carnas.
Beaucoup d’entre vous ont déjà une certaine connaissance des Runes et de leurs
significations, pour les avoir vues avec Mrs Drawhin. Cependant, sachez que cela
ne vous sera que très peu utile dans mon cours. Cependant, vous avez peut-être
étudié l’influence de la position des étoiles sur le pouvoir des Runes, et cela
vous sera utile. Mais ce que nous allons étudier, c’est comment se battre grâce
à la magie runique, comment se protéger ou maudire quelqu’un avec leur pouvoir.
Je vais vous apprendre les significations principales des Runes, comment les
utiliser à part, les tisser, les graver. Puis, en combat, vous découvrirez
toutes les possibilités qu’offrent les Runes. »
Tous buvaient littéralement ses paroles. Lily se rendit
compte d’à quel point les Runes se révélaient être une source de pouvoir.
« Commençons par le début. » Reprit Carnas.
« Les Runes sont au nombre de 24, séparés en trois Oett de 8
Runes. »
Il agita sa baguette et le cercle runique apparut sur le
tableau.
« Comme vous pouvez le voir, les trois Oett rentrent
dans une croix celtique. Au centre des trois cercles est Wyrd, le symbole de
l’immortalité, qui est représenté par une pierre blanche. L’Oett de Feoh
représentent les forces essentielles. » Il désigna le premier cercle.
« Celui de Hagel évoquent la nature et les principes qui en émanent. »
Il montra le second cercle. « Et enfin, l’Oett de Tyr correspond au cercle
des divinités. »
Lily nota frénétiquement tout ce qu’il venait de dire. Mrs
Drawhin n’avait jamais fait mention des trois Oett, elle s’était contentée de
leur faire étudier les significations des 24 Runes.
« Nous commencerons notre étude par Perthro. »
Elle sentit Amadeo se tendre comme un arc à ses côtés et un
coup d’œil vers Angelus lui apprit que celui-ci était très intéressé.
Un mouvement de la baguette du professeur fit s’effacer le
cercle runique et à la place Perthro s’afficha.
« Perthro est le symbole du destin ou du hasard, comme
de bien d’autres choses. »
« Mais le hasard et le destin ne sont-ils pas deux
valeurs opposés ? » Demanda Adonis Black.
« En êtes-vous sûr ? » Demanda Carnas en le
fixant dans les yeux. « Le hasard n’est-il pas une partie du
destin ? » Ajouta-t-il en faisant un grand geste de la main.
« Mais vous avez raison. » Reprit-il. « Les Celtes, qui sont à
l’origine de la magie runique, pensaient que le destin reposait sur le hasard.
Ils pensaient que le destin se déterminait à un instant de la vie suite à un
hasard. Prenons comme exemple une pièce de monnaie. »
Il sortit une mornille de sa poche.
« Pour les Celtes, il arrivait un moment de la vie où le
destin est décidé par une simple pièce. Si je lance cette pièce, va-t-elle
tomber sur pile, ou sur face ? A cet instant, avant que je ne la lance, les
deux résultats ont les mêmes chances. Il y a donc un moment où une personne a
deux avenirs bien distincts, chacun ayant autant de chances de se réaliser que
l’autre. Puis la pièce retombe, et le destin est décidé. D’où Perthro, qui est
l’un des plus importants symboles runiques. Le hasard fait partie inhérente
du destin. Pour dire ça plus simplement, c’est si, à ce moment là, il arrive
ceci, alors il se passera ça. Sinon, ce sera cela. »
Il jeta un regard sur ses élèves, puis reprit.
« Perthro est généralement associé à une autre Rune lors
d’un Tissage, car il détermine une valeur abstraite, qui ne peut s’exprimer que
par l’intervention d’une seconde valeur. Mais il existe tellement de
significations pour une seule Rune que l’on ne peut pas appliquer une vérité à
chaque Rune. »
« Professeur, qu’est-ce qu’un Tissage ? »
Demanda Narcissa.
« J’attendais que vous me posiez la question,
justement. » Sourit Carnas. « Le Tissage est l’action par laquelle on
mêle une Rune à une ou plusieurs autres dans une Invocation. Cette technique
demande une grande puissance magique, et la majorité des sorciers usant de la
magie runique préfère ne se servir que des Appels Simples. »
« Les Invocations ? » Répéta Amadeo à côté de
Lily.
« Les Invocations représentent une catégorie à part de
sortilèges. On appelle Invocation tout sortilège faisant appel à une entité,
qu’elle soit magique ou non. L’Invocation Runique est très difficile à mettre en
place, car elle exige de faire appel à plusieurs entités pour les fondre en une
nouvelle. Après, pour la contenir et la maîtriser, il faut avoir conscience de
chacune des Runes qui la constituent et influer sur toutes ces entités pour
contrôler l’Invocation. Et c’est ce que nous allons étudier cette année, car je
n’ai accepté dans mon cours que des élèves possédant les capacités nécessaires
au Tissage. » Acheva-t-il.
Les élèves échangèrent des regards surpris, tous plus ou
moins flattés. Même Lily sentait qu’elle était contente de faire partie des
privilégiés, puisque c’était ainsi que Carnas les avait décrits.
« Pour en revenir à Perthro. » Continua Carnas.
« Cette Rune représente donc le Destin et le Hasard, comme je viens de vous
l’expliquer. Elle possède aussi une infinité d’autres sens, tels que le temps
passé ou la divination, c’est pour cela qu’elle rentre dans les Invocations des
Retourneurs de Temps et des Transes Divinatoires. Elle peut être aussi prise aux
sens de connaissance, de matrice, de résolution de problèmes notamment. C’est
une Rune charnière. »
« Si cette Rune est mal Tissée, quelles peuvent en être
les conséquences ? » Demanda Remus.
Tous les élèves se tournèrent vers lui, surpris et intrigués
par cette question qui était évidemment capitale.
Carnas eut un sourire appréciateur.
« Tu est le fils d’Iris Lupin, n’est-ce pas ? Tu as
raison de poser cette question. » Fit-il sans attendre la réponse.
« Comme toute forme de magie, s’il y a une erreur, il y a un prix à payer.
Si la Rune est mal Tissée, dans le cas de Perthro, il y a un risque pour le
lanceur ou le bénéficiaire de voir son espace-temps déréglé. Ce qui peut aller
d’une simple perte de conscience à la disparition pure et simple par annulation
de naissance. Il se peut aussi que vous perdiez toute forme de connaissance pour
régresser au stade infantile. Les conséquences d’un mauvais Tissage sont
toujours liées au pouvoir des Runes invoquées. »
« Je connaissais les Lokk, est-ce assimilable aux
Invocations ? » Demanda Angelus.
Carnas le regarda avec une stupéfaction totale.
« Effectivement. Lokk est le nom donné aux Invocations
Runiques, pour les distinguer des autres styles d’Invocation. »
Répondit-il.
Angelus sourit avec un petit air satisfait puis se pencha
vers Lestrange pour lui chuchoter quelque chose. Celui-ci leva les yeux vers le
professeur et eut un petit rire silencieux. Lily sentit une bouffée
d’indignation la prendre à la gorge, mais elle ne fit rien, sachant qu’elle ne
pouvait rien contre les Serpentards, même avec l’appui de Narcissa et des
Gryffondors. Comment forcer quelqu’un d’insolent et de méprisant à avoir du
respect pour une personne ?
Elle soupira et retourna à son parchemin.
« Hum… » Fit Carnas.
Il jeta un coup d’œil à sa montre.
« Ca va être l’heure. » Dit-il. « J’aurais
voulu vous dire quelques autres choses, mais ce sera pour une autre
fois. »
Il effaça le tableau et tapota une nouvelle fois dessus,
affichant le sujet de leur devoir.
« Pour le prochain cours, je veux deux parchemins sur
les significations de Perthro et son utilisation dans les Lokk. Je veux aussi
que vous vous sensibilisiez à l’Appel Simple de Perthro grâce à cette
phrase. Essayez de faire venir Perthro dans votre esprit, fixez-le comme
inhérent avec votre magie. Il doit vous venir naturellement à
l’esprit. »
Les élèves hochèrent la tête, puis la cloche tinta et ils
s’élancèrent hors de la salle.
Lily suivit tranquillement Narcissa et, sans même se
concerter, elles prirent le chemin de leur pièce. Le trajet se fit dans un
silence bienfaisant, pas lourd ou gênant, mais reposant.
La porte s’ouvrit lentement lorsque Lily l’effleura, émettant
un léger grincement presque imperceptible.
Lily se laissa tomber dans son fauteuil, à gauche de la
cheminée, tandis que Narcissa prenait place en face. Un feu crépitait dans la
cheminée, signe que les elfes étaient passés peu de temps auparavant.
Narcissa croisa les mains sous son menton, les flammes se
reflétant en longues langues rouges sur son visage pâle. Elle resta un instant
ainsi à contempler le feu, pensive.
« Ils veulent me voir pour Noël. » Dit-elle enfin,
très lentement, sans quitter la cheminée des yeux.
Lily ne sursauta pas, n’esquissa pas un mouvement. Elle se
contenta d’attendre.
Bien sûr, elle savait ce que cela signifiait. Si Narcissa
était rappelé pour les fêtes, c’est que les Black avaient un projet en tête. La
blonde ne retournait que rarement chez elle.
« Si je ne viens pas, ils m’obligeront à quitter
Poudlard. »
Sa voix était atone, mais ses yeux brillaient avec force.
Lily esquissa un mouvement puis elle laissa retomber son bras. Ca ne servirait à
rien.
« Ils ne veulent même pas que je passe mes
Aspics. » Acheva-t-elle.
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Voila, le chap 6 est fini ^^
Soyez sympa, laissez des reviews parce que j’en ai vraiment
bavé pour l’écrire et que ça me fait vraiment plaisir de savoir si vous avez
apprécié ou pas… Bref…
Pour la magie runique, je me suis un peu renseignée sur
Internet, mais pour la plupart des trucs j’ai brodée (genre la croyance des
Celtes en le destin-hasard, il s’agit plutôt d’une conviction personnelle).
[1] A cet endroit, j’ai VRAIMENT failli
mettre Conan le Barbare v.v