Héphaïstion et Alexandre sont âgés de quinze ans. Après un cours d'Aristote, ils se retrouvent et discutent... yaoi
Titre : Car Achille aima Patrocle et Patrocle aima
Achille Auteuse : Mélie Genre
: Mimi, romance, Yaoi, dialogue un peu philosophique (mdr) Couple
: Alexandre X Hephaïstion powaaaaaaaaa!!!
Car
Achille aima Patrocle et Patrocle aima Achille
Alexandre
grimpa sur un rocher et s'y installa. Le jeune garçon, âgé
de quinze ans, fit signe à son meilleur ami de le rejoindre.
Hephaïstion s'assit donc aux côtés de celui qui, il
le savait déjà, plus tard serait son roi. Et pas
n'importe quel roi. Le plus grand de tous.
"Les cours
d'Aristote sont peut-être longs, dit le fils de Philippe, mais
ils sont intéressants.
Pourtant tu ne sembles pas
partager ses idées.
C'est exact. Mais il n'empêche
que c'est un sage et en tant que tel je le respecte.
Oui,
mais…? Insista Hephaïstion avec un sourire.
Oui,
mais je ne pense pas que les Macédoniens soient supérieurs
à tous les autres peuples, céda Alexandre en souriant
lui aussi. Peut-être que si on tentait de réunir les
peuples… enfin, je ne crois pas qu'Aristote ai raison, voilà
tout.
Je le savais bien.
Et penses-tu que j'aie
raison?
Hum… je ne sais pas.
Tu dis cela pour ne
pas me contredire.
Non Alexandre, je t'assure. Tu sais bien
que je suis le seul à ne pas faire semblant de perdre."
Leurs
sourires s'élargirent.
"A ce propos…
Oui
mon roi?
Ne m'appelle pas ainsi, je ne suis pas encore
roi!
Tu le seras sans doute un jour : tu es le fils de
Philippe de Macédoine, l'héritier du trône!
Ma
mère craint que mon père se marie à l'une de ses
maîtresses et lui fasse un fils qui prendra ma place.
Ce
n'est pas encore arrivé. Et tu seras roi, je le sais!
Arrête,
Hephaïstion! Ordonna Alexandre avec une grimace qu'il fit
autoritaire.
A vos ordres.
Hephaïstion!"
Les
deux adolescents éclatèrent de rire.
"Donc,
reprit le jeune Alexandre, à ce propos, tu me dois une
revanche.
Dis plutôt que je t'en dois plusieurs!
N'aies
crainte, mon ami, je te battrai un jour!
Je n'en doute pas…,
fit Hephaïstion avec une mine qui disait tout le contraire.
Ne
te moques pas de moi!
Voyons, mon roi, ce n'est nullement dans
mes intentions…
Hephaïstion…, gronda le
prince.
Alexandre, dit l'éphèbe aux cheveux déjà
longs."
Ils se regardèrent droit dans les yeux,
leurs têtes proches l'une de l'autre, puis éclatèrent
de rire à nouveau.
Le jeune homme aux cheveux courts et
blonds sauta à bas du rocher et incita son ami à faire
de même.
Avec un cri, ils se jetèrent l'un sur
l'autre et roulèrent à terre. Chacun se remémorait
les conseils du professeur de lutte et tentait de les utiliser à
son avantage.
Alexandre se battait avec acharnement,
distribuait coups de poings, coups de pieds, tentait d'étrangler
son adversaire et allait jusqu'à lui tirer les cheveux. Mais
ce dernier réussit à se placer derrière lui et
l'écrasa à terre.
Ils se figèrent
quelques secondes.
Ses cheveux désormais en bataille,
couvert de sable, les bras tirés en arrière par son
adversaire, Alexandre mordait la poussière.
Un genoux
sur le vaincu, l'autre à terre, une main retenant les bras du
prince en arrière, l'autre appuyant gentiment sur sa tête
pour le maintenir au sol, Hephaïstion ressemblait à…
un jeune garçon de quinze ans qui s'était battu dans le
sable avec son meilleur ami.
Tous deux souriaient.
Lentement,
Héphaïstion lâcha sa prise et se releva. Il
épousseta en vain sa tunique et ramena ses cheveux en arrière,
tandis qu'Alexandre s'asseyait par-terre.
"Il semblerait
que je t'ai encore vaincu, déclara finalement le premier.
Il
semblerait, confirma le second. Mais…
Mais tu me
battras un jour, je suppose.
Je te le promets!
Ne fais
pas de promesses que tu n'es pas sûr de pouvoir tenir…
J'en
suis certain, Hephaïstion, je te battrai!"
Hephaïstion
pouffa et Alexandre lui lança un regard qu'il voulait
meurtrier, ce qui n'eut pour seul effet d'augmenter l'hilarité
du jeune homme.
A ce moment, Philippe sortit dans la cour,
accompagné d'un de ses généraux. Le jeune prince
suivit son père du regard, mais lui ne lui en accorda pas
un.
"Un jour, murmura Alexandre, je gagnerai son estime.
Un jour, il me regardera comme un égal.
Il t'aime,
Alexandre, comme un père aime son fils.
Je ne sais
pas."
Le jeune garçon blond leva les yeux vers le
ciel et observa le vol d'un aigle.
"Un jour, il verra qui
je suis. Si… j'arrive à lui prouver ma valeur…
Tu
y arriveras. Tu es Achille. Tu seras Achille. Un grand roi, le plus
grand de tous. Achille.
Tu crois, Hephaïstion?"
Le
jeune éphèbe aux cheveux longs s'agenouilla et posa ses
mains sur les épaules de son ami.
"Oui, dit-il en
le regardant dans les yeux. Achille.
Dans ce cas…
Achille ne pouvait rien tout seul. Sans Patrocle, il n'était
rien, tu te souviens? Tu te souviens de ce qu'a dit Aristote? Si je
suis Achille… qui sera Patrocle?"
Héphaïstion
se releva et regarda dans le vague.
"Tu le trouveras.
Je
l'ai déjà trouvé."
Alexandre se
releva également et à son tour posa ses mains sur les
épaules de son ami.
"Mon Patrocle."
Hephaïstion
resta quelques secondes sans rien dire.
"C'est…
c'est un trop grand honneur…
Qui te revient de
droit.
Je ne sais pas…
Moi je sais, Héphaïstion,
Patrocle, moi je sais."
Alexandre rapprocha ses lèvres
de celles de celui qu'il aimait plus que tout, plus qu'un frère,
plus qu'un ami, celui sans qui il ne serait rien, y posa un baiser et
l'enlaça.
Hephaïstion ferma les yeux et
sourit.
Car comme Achille aima Patrocle et Patrocle aima
Achille, Alexandre aima Héphaïstion et Hephaïstion
aima Alexandre.
FIN |