La Malédiction des
Runes
Chapitre
2
Auteur :
Koyomi
Base : Harry Potter, on
se refait pas.
Titre : La Malédiction
des Runes
Couples : Aucun pour le
moment.
Disclaimer : Je ne me
fais AUCUN fric sur leur dos ! Maintenant, si vous pouviez me
relâcher…
Notes : Chapitre plus
court que le premier, mais bon, j’ai jamais su me tenir à un certain nombre de
pages ^^ ;;;
Les RAR sont en fin de
chapitre.
Harry se réveilla tôt le lendemain matin. Le soleil n’était
pas encore levé et la chambre baignait dans une lumière grise et froide. Il
s’habilla rapidement et quitta la pièce. Malefoy dormait toujours et bien que
Harry aurait apprécié de le réveiller à grand renfort d’eau froide, il ne
souhaitait absolument pas avoir le Serpentard dans les pattes de bon matin.
Il sortit en tentant de faire le moins de bruit possible, ce
qui n’empêcha pas la louve de lui jeter un regard meurtrier en désignant les
louveteaux, qui dormaient encore, entassés les uns sur les autres. Harry
esquissa un sourire contrit et se hâta en direction du parc.
Encore endormi, le parc était silencieux et calme. Aucun
bruit ne venait troubler la tranquillité ambiante, pas même un pépiement
d’oiseau, juste le léger bruissement du vent dans les arbres qui donnait
l’impression que la nature respirait. Il se dégageait de ce tableau une étrange
paix que même la forêt interdite, à quelques pas, ne parvenait à briser. Harry
se promenait librement, sans penser à rien, silhouette solitaire dans
l’immensité du parc.
Peu à peu, tandis que le soleil apparaissait, les jardins
s’éveillaient.
Un oiseau s’envola à tire d’aile, un chat miaula, l’eau du
lac ondula. La lumière se répandait petit à petit, illuminant lentement les
feuilles des arbres, créant d’étranges reflets sur l’herbe. La cabane de Hagrid
se profilait derrière les arbres. On entendait les gémissements d’un chien
provenant de l’intérieur, ce qui laissait supposer qu’Hagrid était sorti.
Harry soupira, puis passa sa main dans ses cheveux, avant de
se rendre compte que ce n’était pas une excellente idée. Marmonnant contre
Dumbledore et ses stupides initiatives, il continua sa traversée vers le
lac.
Il passa devant la serre n°5 –en bien triste état, il fallait
l’avouer- et hésita un instant à contourner la lisière de la Forêt Interdite,
qui lui barrait le chemin. Au final, il décida que la solution la plus rapide
était de traverser la bande formée par les arbres.
La Forêt était à peine plus animée que le parc et cela la
rendait encore plus inquiétante qu’habituellement. Bien que ce ne fut que
l’orée, Harry avait l’étrange et oppressante impression qu’on le fixait. L’ombre
persistante à quelques pas de lui rendait le tout encore plus angoissant.
Ce qui poussa Harry à presser le pas, ce fut deux yeux
jaunes, brillant à quelques mètres de lui. Il soutint le regard luisant jusqu’à
ce que celui-ci disparaisse brusquement dans la pénombre. Mais la pesante
sensation d’être surveillé demeurait, et Harry accéléra le pas, quittant
précipitamment le couvert des arbres.
Juste à cet instant, quelque chose s’écrasa devant lui. Harry
recula précipitamment, mais n’apercevant aucune menace, se pencha pour ramasser
celui qui lui avait provoqué une telle frayeur. Il s’agissait d’un jeune oiseau,
une sorte de petit aigle, dont l’aile droit formait un angle inquiétant, qui
était sûrement la responsable de sa chute. A en juger par les cris rauques de
l’animal, l’aile devait être brisée. Harry ramassa le jeune volatile et celui-ci
le pinça fortement. Bien qu’habitué aux sautes d’humeur d’Hedwige, Harry ne put
retenir un cri de douleur et lâcha l’oiseau, qui poussa un cri indigné.
« Aïe ! Sale bête ! » S’exclama-t-il en
portant à sa bouche son index endolori.
« Eh bien, eh bien, que se passe-t-il ici ? »
Demanda une voix bourrue.
Harry se retourna et se retint de se jeter dans les bras
d’Hagrid en se retrouvant face au demi géant qu’il n’était pas sensé connaître,
du moins à cette époque.
« Je viens de trouver un oiseau blessé,
Professeur. »
« Oh, je ne suis pas professeur ! Montre moi
ça… » Fit le garde-chasse en se penchant pour ramasser l’oiseau. « Oh,
mais c’est qu’il serait agressif. » Commenta-t-il avec bonne humeur.
Il se redressa de toute sa hauteur, l’oiseau dans une main,
et tendit la seconde.
« Je suis Rubeus Hagrid, gardien des clés et des sceaux
de Poudlard. Et toi, tu dois être l’un des petits nouveaux. »
« Comment le savez vous ? » S’étonna
Harry.
« Dumbledore nous a prévenus de votre arrivée. Et tu as
un accent français facilement reconnaissable. »
« Je m’appelle Amadeo Larm. » Fit Harry en souriant
et en serrant la main tendue.
« Je suis ravi de faire ta connaissance,
Amadeo. Bienvenue à Poudlard. »
Harry hocha la tête, et un léger sourire passa sur ses
lèvres. Hagrid inspecta rapidement l’aile de l’oiseau, qu’Harry avait presque
oublié, et secoua la tête.
« Ah, c’est cassé, il faut que tu ailles voir Miss
Hanel. C’est la nouvelle infirmière. » Ajouta-t-il en voyant le regard
interrogatif de Harry.
Harry aurait dû se douter que les professeurs ne seraient pas
tous les mêmes qu’à son époque, cependant, le fait que Pomfresh ne soit pas
présente en 1976 le laissait perplexe.
« Viens, je vais te montrer le chemin de
l’Infirmerie. » Fit Hagrid en lui tendant l’oiseau. « Prends-le, il a
l’air de t’apprécier. »
Harry jeta un regard suspicieux au volatile, mais voyant que
celui-ci ne tentait rien contre l’intégrité de ses doigts, se résolut à le
prendre dans ses bras. Rapidement, l’oiseau ne cessant de s’agiter dans l’espoir
de parvenir à poser ses pattes quelque part, il fut contraint de le placer sur
son épaule. Les serres du jeune aigle le firent souffrir tout au long du chemin
conduisant à l’infirmerie, mais il ne fit aucun commentaire, préférant ne pas
interrompre la diatribe de Hagrid.
« J’espère que tu te plairas ici. J’étais à Poudlard moi
aussi, à Gryffondor. C’était vraiment bien. Bien sûr, étant un Gryffondor, je
considère cette Maison comme la meilleure, mais ne te laisse pas influencer par
les opinions des autres. »
« Qu’est-ce qu’une Maison ? » Avança Harry,
préférant ne pas éveiller les soupçons.
« Nom d’un gobelin, j’oublie que tu arrives de
Beauxbâtons ! En fait, Poudlard se divisent en quatre Maisons, Gryffondor,
Serdaigle, Poufsouffle et Serpentard. Chacune des Maisons est représentée par
des qualités bien précises. Ta Maison, c’est un peu le lieu où tu vis. Chaque
fois que tu fais quelque chose de bien, tu fais gagner des points à ta maison,
et si au contraire tu désobéis au règlement, tu lui en fais perdre. Mais le
Professeur Dumbledore expliquera tout ça à la Cérémonie de
Répartition. »
Harry caressa la tête de l’oiseau d’un air pensif.
« Voilà, nous sommes arrivés. » Fit Hagrid en
poussant la porte, tirant ainsi Harry de ses pensées. « Je te laisse là,
Amadeo, je dois aller voir le professeur Dumbledore. »
Harry le regarda partir puis poussa la porte de la pièce.
L’Infirmerie ressemblait en tous points à celle qu’il
connaissait : murs blancs, armoires métalliques et lits en fer.
« Que faites vous là ? » Demanda une voix
surprise.
Le faucon émit un petit cri surpris et Harry se retourna. En
face de lui se tenait une jeune femme d’une vingtaine d’année, aux longs cheveux
noirs. Elle était plutôt petite et mince, mais bien proportionnée.
« Excusez-moi. Je suis Amadeo Larm. »
« Je vois, vous êtes l’un des élèves français. Je
suis Asmodée Hanel, la nouvelle infirmière. »
Harry hocha la tête. Devant le regard insistant de Hanel, il
se souvint de la raison qui l’avait conduit ici.
« Oh, je viens pour cet aigle. Je l’ai trouvé blessé
dans le parc. »
« C’est un faucon pèlerin, Mr Larm. » Fit la jeune
infirmière avec hauteur.
Harry grimaça un sourire et lui tendit l’oiseau. La jeune
femme le prit délicatement dans les bras et l’emmena vers la pièce adjacente,
tandis qu’il patientait assis sur un lit. Elle revint rapidement, portant le
faucon tout à fait remis de sa blessure. Aussitôt que le volatile aperçut Harry,
il s’envola et vint se poser sur lui. Harry lui jeta un regard surpris mais le
caressa.
« Il semble que ce faucon vous ai adopté, Mr
Larm. » Fit l’infirmière avec un léger sourire. Son attitude hautaine
semblait avoir disparue aussi vite qu’elle était apparue.
« Je suppose que je vais devoir le recueillir. »
Fit-il en lui rendant son sourire.
« Je vais vous donnez quelque chose d’utile, dans ce
cas. »
Elle disparut de nouveau dans l’arrière-salle, et en revint
avec un gant en cuir.
« Tenez. » Dit-elle en le lui tendant. « C’est
un gant que les propriétaires de rapaces utilisent. Lorsque votre faucon se
posera sur votre bras, vous ne sentirez rien, comme ça. »
Harry inspecta rapidement le gant. Celui-ci était noir, et ne
possédait de deux doigts, le majeur et l’annulaire. Finalement, rassuré, il
l’enfila. Immédiatement, le cuir ensorcelé s’adapta à la taille de son bras,
empêchant ainsi le gant de glisser ou de le gêner dans ses mouvements.
« Merci beaucoup. »
« Il n’y a pas de quoi. Vous devriez lui donner un
nom. » Lui conseilla-t-elle, tout en réorganisant des produits dans une
armoire.
« Antarès ira très bien. » Déclara-t-il en
caressant le rapace, qui émit un petit cri d’assentiment.
Il remercia la soignante puis quitta l’infirmerie, désormais
décidé à retourner à sa chambre. A peine fut-il sorti que le jeune faucon
s’envola et disparut par une fenêtre. Harry haussa les épaules et repartit.
L’horloge de Poudlard sonnait huit heures.
Il regagna sa chambre, où il eut la surprise de découvrir le
professeur McGonagall avec Malefoy, mais une McGonagall plus jeune, bien que son
expression soit tout aussi sévère qu’à son époque.
« Puis-je savoir où vous étiez passé, Mr
Larm ? »
« J’étais parti me promener, professeur… »
« McGonagall. » Répondit-elle d’un ton sec.
« Vous n’étiez pas sensé quitter votre chambre. »
Harry eut un sourire désolé.
« Veuillez me suivre. Le professeur Dumbledore m’a
demandé de vous montrer le chemin de la Grande Salle. D’ailleurs, nous devrions
déjà y être. »
Harry lança un regard noir au Serpentard qui ricanait
doucement dans le dos de leur professeur de métamorphose et suivit celle-ci hors
de la pièce.
Le trajet jusqu’à la grande Salle se fit dans le silence le
plus complet. McGonagall marchait vite et sans dire un mot. Pour ne pas se
laisser distancer, Harry était continuellement obligé d’accélérer le pas.
La grande Salle était peu remplie. Les quatre tables des
élèves avaient été remplacées par l’unique table de circonstance, à laquelle
étaient attablés une dizaine de personnes. Outre le professeur Dumbledore, il y
avait là Hanel, qui avait dû rejoindre la salle peu après que Harry ait quitté
l’infirmerie, une jeune Chourave pleine d’énergie bavardant avec entrain avec
Hagrid, Bibine, plus jeune elle aussi, mais tout aussi énergique que dans son
souvenir, Sibylle Trelawney, avec le même air évaporé qu’elle aurait dans
quelques années, Binns, déjà fantomatique et deux autres professeurs qu’Harry ne
reconnut pas. Il y avait un jeune homme qui devait avoir approximativement le
même âge qu’Hanel, aux courts cheveux châtains, et un homme d’apparence plus
mûre, dont les cheveux bruns striés de blanc formaient une épaisse crinière
autour de son visage taillé à la serpe.
« Bonjour messieurs. Installez-vous, il y a de la place
pour tous ! » S’exclama Dumbledore d’un ton joyeux.
Il fit une rapide présentation des professeurs. Le jeune
homme s’appelait Andréas Carnas et enseignerait cette année les Runes. Le second
était Athanase Philarm, le professeur d’astronomie. Si Philarm enseignait depuis
quelques années, Carnas en était en revanche à sa première année d’enseignement.
McGonagall était déjà la directrice de Gryffondor, et Chourave de Poufsouffle,
mais le directeur de Serpentard s’avéra être Philarm, ce qui surprit Harry, et
Binns celui de Serdaigle, ce qui le fit doucement rigoler.
Harry s’installa entre Dumbledore et Carnas, et ne fut pas
étonné de voir Malefoy s’installer au plus proche de Philarm.
« Servez-vous ! Mr Larm, quelques
œufs ? » Demanda le directeur en lui tendant le plat.
Harry déclina poliment la proposition, et Dumbledore se
tourna vers McGonagall. Carnas se tourna vers lui et lui sourit d’un air
légèrement gêné.
« Je suppose que vous n’étudiez pas les Runes, Mr
Larm. »
« Vous supposez à tort, professeur. » Répondit
Harry. « Je peux vous prédire que vous aurez si ce n’est le plaisir au
moins la satisfaction de me voir assis devant vous dès vos premiers
cours. »
« Eh bien, il est pourtant rare que les élèves de
Beauxbâtons conservent cette matière une fois passé leur cinquième cycle. »
Fit le professeur de Runes avec un air surpris.
Harry fronça les sourcils devant l’appellation, mais supposa
que les cycles étaient les noms donnés aux années d’étude à Beauxbâtons.
« Est-ce que Mirabella Arajua enseigne toujours le Duel,
là-bas ? » Demanda Carnas.
Harry se sentit coincé, puis brusquement, les mots coulèrent
de source.
« Bien sûr ! Comment voulez-vous qu’elle abandonne
son poste aux mains d’un \"incompétent de première\", pour la
citer ? »
Carnas leva un sourcil étonné, mais ne fit aucun commentaire.
Harry se tourna vers Dumbledore et le fusilla du regard. De quel droit celui-ci
avait-il influencé ses paroles. Le directeur lui jeta un regard sévère, qu’il
ignora royalement.
« Quels options avez-vous pris cette année, Mr
Larm ? » Demanda Carnas, bien décidé à entamer la conversation avec
son nouvel élève apparemment.
« Etude des Runes et Divination. » Dit Harry.
Carnas hocha la tête.
« Vous devez être ravis de pouvoir continuer votre
apprentissage en Duel, je suppose ? »
Harry lui lança un regard surpris. Carnas eut l’air étonné,
puis il leva les yeux et sourit, semblant comprendre quelque chose. Il hocha la
tête et changea de sujet.
« Etes-vous content d’être à Poudlard ? »
« Bien sûr. Nous ne pensions pas que le transfert aurait
lieu, compte tenu de la situation actuelle, donc nous avons été ravis de voir
qu’il avait été maintenu. »
Une fois de plus, Dumbledore avait pris la liberté d’influer
ses paroles, et une colère incontrôlable submergea Harry.
Brusquement, une douleur incontrôlable envahit son front et
il tomba à genoux, les mains crispées sur son front. Il vit tous les occupants
de la table se lever, puis sa vue se brouilla et il s’évanouit.
Il était devant une immense maison. Plus qu’une maison, un
manoir. Les deux tourelles encadrant l’édifice rectangulaire donnaient une
impression étrange de hauteur. Les larges pierres et les vitraux où s’agitaient
les personnages colorés montraient que la maison datait largement de deux bonnes
centaines d’années.
La bâtisse aurait pu être belle et accueillante, si il n’y
planait pas au dessus une sombre marque verte. La marque des ténèbres se
profilait nettement dans le ciel pour une fois sans nuage.
Cependant, le plus important n’était pas arrivé. Car Harry
savait que s’il voyait cela, c’était à travers les yeux de son pire ennemi. Or
Voldemort ne se déplaçait pas si le travail était fait par ses Mangemorts. Harry
se fit tout petit dans l’esprit de son ennemi, car s’il savait que le Voldemort
de cette époque ne savait pas qu’il existait et quel était son lien avec lui, il
était tout aussi capable de remarquer son intrusion si Harry pénétrait trop
loin.
Voldemort rentra dans le bâtiment et un mangemort apparut au
coin du couloir, traînant une femme par les cheveux, ainsi qu’un sort de
locomotion apparemment. Harry sut immédiatement ce qu’il allait se passer. Il
aurait tellement voulu pouvoir se libérer du lien avec Voldemort.
Le mangemort jeta la jeune femme aux pieds de Voldemort.
Celui-ci eut un rire sardonique, mais la jeune femme soutint son regard.
« Comme on se retrouve, Ellanda Londubat. »
« Puisses-tu crever dans tes propres immondices,
Voldemort. » Cracha-t-elle, une grimace déformant ses beaux traits.
« Je tremble de peur. » Ironisa Voldemort, puis,
d’une voix plus menaçante. « Je n’ai pas apprécié que tu refuses de rallier
notre étendard. Quelle honte pour votre si ancienne famille. Mais rassurez-vous,
je l’ai purgée. Vous avez dû souffrir en voyant vos deux enfants mourir… Surtout
votre petit bébé, votre cher petit bébé. »
« Tuez-moi. » Souffla la femme d’une voix
faible.
« Bien sûr, ma chère. Mais pas tout de suite. Je ne suis
pas si cruel, je vais vous laisser vos derniers instants avec votre bébé. »
Ajouta-t-il en lui lançant un paquet de chiffon.
Harry vit la jeune femme ouvrir le paquet et sentit la
délectation que procura à Voldemort le sanglot étouffé qu’elle eut en voyant le
petit corps déchiqueté. Ce fut à cet instant que sa santé mentale bascula. Ou
peut-être fut-ce après le doloris que le seigneur des ténèbres lui lança tout de
suite après.
Mais sitôt que le sortilège impardonnable fut levé, elle se
mit à rire hystériquement, berçant son bébé en lui chantonnant une ballade.
« Quel touchant tableau. » S’extasia Voldemort.
« Allez, ne pleure pas mon bébé, maman est là. Maman
t’aime, maman est là. » Répétait Ellanda Londubat comme une litanie.
« Maman va aller faire un gros dodo avec bébé, n’est-ce
pas, maman ? » ajouta Voldemort d’une voix douce.
Ellanda hocha lentement la tête, tout en continuant à bercer
le corps du nourrisson, sans même regarder Voldemort.
« Doucement, vous allez le réveiller. » Elle mima
le bruit d’un enfant qui pleure. « Et voila, c’est fait. Vous ne pouviez
pas rester silencieux ? »
L’amusement désertait Voldemort peu à peu. L’absence de peur
et de respect commençait quelque peu à l’agacer. Il fit un léger signe de la
baguette et le corps du bébé s’envola. La jeune femme poussa un cri
d’indignation.
« Ne criez pas ainsi, vous aller le réveiller. »
Chuchota Voldemort.
Il leva de nouveau la baguette et le corps du bébé se
retrouva planté dans le mur par le biais d’une large épée. Ellanda ouvrit de
grands yeux et un hoquet s’échappa de ses lèvres. Les larmes se mirent à couler
le long de ses joues, lentement.
« Avada kedavra » Prononça Voldemort d’une
voix sans intonation.
Le corps de la jeune femme glissa au sol. Voldemort plaça le
corps avec un soin tout particulier. Le corps d’Ellanda Londubat reposait
maintenant étendue, les joues baignées de larmes, le bras croisés formant un
V.
« Bonne nuit les petits. » Ajouta le seigneur des
ténèbres en éclatant de rire.
Harry se redressa sur son lit avec brusquerie, droit comme un
i, les yeux écarquillés. Il était à l’infirmerie, et l’ensemble des professeurs
le dévisageait avec inquiétude. Il se leva et se précipita vers les toilettes,
où il rendit le peu qu’il avait ingurgité le matin.
« Poussez-vous de là ! » Fit une voix
autoritaire.
Hanel traversa la foule, un flacon de potion à la main. Mais
elle se figea en entendant les mots de Harry.
« Les Ombres Nocturnes a été attaqué. Ellanda Londubat
est morte. » Articula-t-il d’une voix tremblante, toujours penché au dessus
du lavabo.
Harry vit Dumbledore se figer.
« Comment sais-tu cela ? » Demanda Philarm
d’une voix glaciale.
« Je l’ai vu, c’est tout. » Répliqua Harry d’un ton
polaire, même si l’effet de ses paroles était légèrement gaché par sa voix
pâteuse et son teint blafard. « Mettez ma parole en doute si vous voulez,
il n’empêche qu’Ellanda Potter et ses deux fils sont morts ! »
Il y eut un lourd silence. Finalement, Dumbledore prit la
parole.
« Mr Larm, je souhaiterais vous voir dans mon bureau dès
que Miss Hanel en aura terminée avec vous. »
Harry hocha la tête avec difficulté.
« Dehors, maintenant ! » Rugit Hanel.
« Je voudrais pouvoir m’occuper de mon patient sans vous avoir tous dans
les pattes ! »
Par bien des côtés, Hanel lui rappelait Pomfresh. Dès que les
professeurs furent sortis, elle fondit sur lui à la façon d’un oiseau de proie.
Elle commença par lui prendre son pouls, puis lui tendit un gobelet rempli d’une
potion malodorante.
« Avale ça. »
Harry grimaça, mais but la potion sans faire de commentaires.
Hanel fit quelques examens de routine puis elle sembla satisfaite et l’autorisa
à rejoindre Dumbledore.
« Le mot de passe est Dragées » Ajouta la jeune
femme.
Harry eut un léger sourire un peu forcé, puis pris la
direction du bureau de Dumbledore. Il donna le mot de passe à la gargouille, qui
s’écarta pour le laisser accéder au dit bureau du directeur de Poudlard.
Celui-ci était assis derrière son bureau, et le regardait avec sérieux
par-dessus ses lunettes en demi-lune.
« Je vous attendais, Mr Larm. »
Le vouvoiement sonnait étrangement aux oreilles de Harry, que
Dumbledore avait toujours tutoyé à son époque.
« Asseyez-vous. »
Harry s’installa dans le fauteuil face à Dumbledore.
« Je dois bien avouer que vous m’intriguez au plus au
point. » Harry s’apprêtait à parler, mais le vieux sorcier leva la main.
« Cependant, je ne souhaite en aucun cas connaître ce qui est votre présent
et sera mon futur. Je risquerai d’avoir envie de le changer, de la même façon
que vous en rêvez. Ne me tentez pas, Mr Larm. »
Harry secoua la tête.
« En revanche, je voudrais savoir par quel moyen vous
avez pu voir la mort d’Ellanda Londubat. Je ne vous cacherai pas mon immense
curiosité. »
« Est-ce que vous me croyez quand je dis qu’Ellanda
Londubat a été tuée ? » Répondit Harry.
Dumbledore le regarda droit dans les yeux. « Non. J’ai
d’ailleurs envoyé quelqu’un vérifier vos dires. Vous êtes jeune, Mr Larm, et il
m’est difficile de vous croire, étant donné que je ne vous connais que très
peu. »
Harry pencha la tête sur le côté. Ils se dévisagèrent ainsi
pendant un long moment, jusqu’à ce qu’une trille d’une incroyable tristesse ne
les tire de leurs pensées.
Les images de la mort d’Ellanda Londubat défilèrent à nouveau
devant les yeux de Harry, et une violente nausée le secoua. Fumseck vint se
poser sur son épaule, frottant sa tête contre sa joue, à la grande surprise de
Dumbledore.
Puis il se mit à chanter, un chant incomparable, exprimant
chagrin et regrets. Dumbledore lança un long regard à Harry.
« Racontez moi ce qui s’est passé. »