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La Malédiction des Runes 4 21/10/2005 - Lu 697 fois
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La Malédiction des Runes

 

 

 

Chapitre 4

 

Auteur : Koyomi

Base : Harry Potter, on se refait pas.

Couples : Aucun pour le moment.

Disclaimer : Je ne me fais AUCUN fric sur leur dos ! Maintenant, si vous pouviez me relâcher…

Rappels : Amadeo Larm – nom d’emprunt de Harry Potter

Angelus Vial – nom d’emprunt de Draco Malefoy

Asmodée Hanel – nouvelle infirmière

Andréas Carnas – nouveau professeur de Runes

Athanase Philarm – professeur de Sortilèges

Alban et Cassandra Potter – parents de James

Barthélemy et Elisabeth Potter – Grands-parents paternels de James

Iris et Edgus Lupin – parents de Remus

Edith et Mattéo Pettigrow – parents de Peter

Amandine Weasley et Améthyste Parkinson – Enchanteresses

Notes : Je joue au yoyo avec le nombre de pages…

 

 

 

« Dépêche-toi ! » Siffla sa mère en pressant le pas. « Tu vas nous mettre en retard. »

 

« Oh bien sûr, JE vais nous mettre en retard alors que c’est Regulus qui est à la traîne. » Ironisa-t-il. « Oh, mais c’est vrai, j’oubliais, lui, c’est un Serpentard, ça ne peut pas être de sa faute. » Ajouta-t-il en se frappant le front. « Suis-je bête ! »

 

Sa mère lui jeta un regard noir auquel Sirius répondit par un grand sourire satisfait. Derrière lui, Regulus glapit de colère et bouscula dans un mouvement de protestation la cage de son grand-duc qui roula au sol avec fracas. Le hibou se mit à hululer avec force et de nombreux moldus s’arrêtèrent pour contempler l’insolite scène, ce qui leur valut les regards meurtriers de sa mère et quelques insultes dont Sirius ne comprit pas grand-chose, mais dont le sens était très clair.

 

L’habitude, sans doute.

 

Sans plus se préoccuper de sa chère famille, il franchit le tourniquet magique et arriva devant le Poudlard Express.

 

La locomotive rouge qui soufflait déjà son jet de vapeur et l’horloge affichant 10h52, ne laissaient planer aucun doute quant à l’imminence de son départ.

 

Si seulement sa chère famille pouvait rater le départ… Son adorable mère ne se remettrait pas de cette honte…

 

Oh, bien sûr, il ne fallait pas rêver, la plupart des Black était déjà dans le train. Sept Black à Poudlard. Dont lui. Quel déshonneur pour cette noble et serpentardesque famille.

 

Il fut un instant tenté de sortir sa baguette pour alléger ses bagages, mais le regard insistant d’un préposé aux surveillances la lui fit ranger. Il grimpa donc dans le wagon de queue – une tradition. Les Maraudeurs étaient toujours dans le dernier wagon, par opposition aux préfets (cela avait d’ailleurs fait grogner Remus, l’année précédente, qui devait parcourir tout le train pour rallier la cabine des préfets) – et Sirius entreprit de monter sa valise avec force grimaces. La plus grande partie était adressée au préposé qui, soit ne comprit pas, soit l’ignora, car celui-ci ne s’était absolument pas proposé à l’aider à monter sa valise.

 

Sans doute à cause de l’écusson des Black qui brillait sur l’avant. Il s’empresserait de faire disparaître cette horreur une fois arrivé à Poudlard.

 

Il tira une ultime fois et sa malle se hissa enfin à l’intérieur du train. Il souffla un bon coup, puis tira l’énorme masse en direction de leur compartiment habituel.

 

Il n’avait pas douté une seule seconde que les Maraudeurs se trouveraient dans le compartiment, et il avait eu tort. Il fut tellement surpris de se retrouver nez à nez avec Severus Snape qu’il manqua en tomber par terre.

 

« Tiens, tiens, Black… Que nous vaut le déplaisir ? » Grogna Severus.

 

« Allons Severus, tu sais que mon cousin m’adore. » Rit Bellatrix derrière elle.

 

Sirius grimaça horriblement à sa cousine qui renifla avec mépris.

 

« Allons, cousine, tu sais très bien que je suis ici parce que je soupire auprès de Snivellus. » Rétorqua-t-il, moqueur.

 

Le concerné laissa échapper un grognement de contrariété, mais Sirius ne lui laissa pas plus de temps pour lui lancer une pique, et il quitta la cabine en un bruissement de cape.

 

« Oh, Black ! Je suppose que tu cherches tes amis ? » S'écria Snape en passant la tête par la porte.

 

« Mais non, mon amour, tu sais que je ne rêve que de toi ! » Ironisa Sirius.

 

Quelques élèves présents dans le couloir gloussèrent devant la mine contrariée du Serpentard, mais celui-ci ne se démonta pas.

 

« Ca m’étonnerait que tu les trouves. » Répliqua Snape avec un mauvais sourire.

 

« Tiens donc ? Depuis quand fais-tu de telles suppositions, Servilo ? » Demanda la voix de James dans le dos de Sirius.

 

Snape glapit de surprise.

 

Sirius se retourna d’un bond et serra le chef des Maraudeurs dans ses bras.

 

« James, mon amour, ma vie ! Tu ne peux savoir à quel point tu m’as manqué ! » S’exclama Sirius théâtralement.

 

« Apparemment pas tant que ça, puisque je vous trouve en train de faire la cour à ce vil Serpentard ! » Répondit James d’un air faussement trahi.

 

« Ah, mais si mes yeux me portent loin de vous, c’est seulement parce que votre éblouissante beauté les aveugle ! Mon cœur ne saurait appartenir à un autre que vous ! » Fit Sirius, tragique.

 

« Allez, je vous pardonne. Et à vos bras je m’abandonne ! » Répliqua James en tombant dans ses bras.

 

Les élèves autour d’eux applaudirent, certaines filles gloussèrent même, tandis que Snape devenait de plus en plus pâle.

 

« D’accord, je reconnais que c’est toi qui gagnes. Mais tu as eu de la chance : je n’étais pas dans mes bons jours. » Fit Sirius en se relevant.

 

Il épousseta une poussière imaginaire sur sa manche sous les regards amusés de James et Remus, et celui admiratif de Peter.

 

« Vous ne pourriez pas dégager le passage ? » Siffla une voix agressive.

 

« Evans, quel plaisir de te voir. » Riposta James avant même de se retourner. « Toujours aussi agréable, Lily-la-tigresse. »

 

Sirius fit volte-face, se retrouvant nez à nez avec sa seconde cousine Narcissa. La blonde Serpentarde haussa un sourcil.

 

« Sirius ? »

 

« Oui, cousine adorée ? » Répondit Sirius.

 

« Casse-toi, tu me bouches le passage. »

 

Sirius en resta bouche bée. La capacité de Narcissa à envoyer les gens balader en deux répliques l’avait toujours laissé pantois. Il s’écarta donc silencieusement, cédant le passage aux deux jeunes filles.

 

« Des phénomènes, ces deux-là… » Murmura James, les yeux dans le vague.

 

« Oh oh, mais que ne voila pas notre cher chevalier retombant dans le long et tortueux chemin de l’amoooour ! » Rit Sirius. « Je suis étonné que tu ne lui aies pas encore demandé de sortir avec toi. »

 

James prit un air catastrophé.

 

« Oh Merlin, j’ai oublié ! »

 

Il s’élança à la poursuite des deux filles.

 

« EVANS, TU VEUX SORTIR AVEC MOI ? »

 

« PAS MÊME EN RÊVE, POTTER ! »

 

Sirius éclata de rire et suivit Remus et Peter en direction du wagon que les trois Maraudeurs s’étaient attribué.

 

Il rentra et se laissa tomber sur la banquette. Sa valise, qui le suivait magiquement depuis qu’il était parvenu à la hisser dans le train, s’installa confortablement dans le porte-bagages. Remus se plaça à gauche de la porte, comme à son habitude, et Peter prit sa place à côté de la fenêtre. James ne tarda pas à arriver et il s’affala sur Sirius en soupirant de soulagement.

 

« Elle a encore refusé. » Fit-il en secouant la tête. « Quand comprendra-t-elle qu’elle ne peut pas trouver meilleur parti que moi ? »

 

« Cornedrue, vire de là. » Grinça Sirius en tentant de s’extirper d’entre la banquette et le corps de James.

 

« Mais pourquoi, Patmol ? Tu es très confortable, tu sais ? » Demanda James en se penchant un petit peu, accentuant ainsi son poids sur les côtes de Sirius qui grogna de douleur.

 

« James, bouge ou je te mords. »

 

« Patmol, vous devriez faire attention, vos instincts primaires ressurgissent. » Fit doctement James en s’écartant néanmoins.

 

Sirius montra les dents et James lui tira la langue.

 

« Plus sérieusement. » Commença Remus. « Vous saviez qu’il y allait avoir quatre nouveaux professeurs cette année ? »

 

Immédiatement, toute l’attention se reporta sur lui.

 

« On t’écoute, Remy. » Ajouta James tout à fait inutilement.

 

« Dont deux enseignant des nouvelles matières. »

 

« Abrège. » Coupa Sirius, impatient.

 

Remus lui lança un regard noir, auquel succédèrent rapidement ceux de James et Peter.

 

« Il y a un nouveau professeur de Runes, mais vous n’êtes pas vraiment concernés. »

 

Sirius agita la main comme pour écarter la nouvelle, de la même façon qu’il l’aurait fait d’un moustique inopportun – ou de son frère.

 

« Un nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal. »

 

« Ce qui n’est pas vraiment surprenant, vu ce qu’il est arrivé à Daniels. » Commenta Peter.

 

« Mais quand même, je ne pensais pas qu’ils arriveraient à en trouver un… » Fit James, songeur. « D’après mon père, ils n’en avaient pas trouvés fin juillet… »

 

« Dumbledore avait dû prévoir à l’avance. » Ricana Sirius. « Il doit commencer à s’habituer à devoir chercher un nouveau professeur chaque année. »

 

Le loup-garou lui lança un regard agacé. Sirius savait que son ami n’appréciait pas qu’il se moque de Dumbledore, qu’il tenait au dessus de tout depuis que celui-ci l’avait accepté dans l’école sans tenir compte de son statut… particulier.

 

James fit signe à Remus de continuer, et celui-ci s’exécuta.

 

« Et les deux nouvelles matières sont Duel et Magie Antique. » Laissa tomber Remus.

 

Le silence seul accueillit sa déclaration. Les trois autres le fixaient avec des yeux ronds et la bouche grande ouverte.

 

« Enfin, c’est ce qu’on m’a dit dans le compartiment des Préfets. » Modéra Remus.

 

« Remus, tu blagues ? » S’exclama James, se reprenant enfin. « La Magie Antique est… Antique justement. Elle est oubliée depuis des millénaires ! »

 

« Il faut croire que non. » Répondit Remus doucement.

 

Brusquement, Sirius s’agita.

 

« Attendez les gars, vous vous rendez compte de ce qu’il vient de dire ? Magie Antique et Duel ! Dumbledore ne fait pas ça sans raisons ! » Dit-il. « Il nous prépare ! Il sait que c’est la guerre dehors, et il nous y prépare ! »

 

« Et par la même occasion, il forme les futurs mangemorts. » Nota James sombrement.

 

Son intervention brisa l’excitation.

 

« Exact » Murmura Remus.

 

Un nouveau silence s’installa, plus long et plus lourd que le précédent.

 

« Ah oui, il y aussi une nouvelle infirmière ! » Reprit Remus.

 

« Une nouvelle infirmière ? » Répétèrent les autre, surpris. « Et Pomfresh ? » Demanda James.

 

« Partie en stage de formation à Sainte Hélène, en France. » Répondit Remus. « Elle m’en avait parlé l’année dernière. »

 

James et Sirius échangèrent un regard inquiet. Sirius savait que son ami pensait à la même chose que lui.

 

« Tu crois que… ? » Commença James.

 

« J’espère. » Le coupa Remus, une lueur soucieuse dansant dans ses yeux. « J’espère. » Répéta-t-il.

 

Peter les regarda tour à tour avec interrogation, puis une lueur de compréhension éclaira son visage, vite remplacée par l’anxiété. Il lança un regard interrogateur à James qui lui répondit par un petit sourire. Rassuré, Peter repartit dans l’examen approfondi du morceau de verre qui s’était planté dans la patte gauche de son pigeon qui venait d’entrer par la fenêtre du wagon.

 

Le pigeon de Peter. Une grande histoire. Chaque fois que Sirius apercevait un bout d’aile du volatile, il ne pouvait s’empêcher d’éclater de rire. Et le fait de l’avoir là sous les yeux ne l’aida pas à se contenir. Malgré tous ses efforts, il ne put se contenir et explosa de rire. Effrayé, l’oiseau s’envola, donnant au passage un grand coup d’aile dans le figure de Peter. Celui-ci poussa un glapissement de surprise et de douleur en se saisissant de son nez qui commençait à saigner.

 

Ce qu’il y avait de si drôle avec Emptus, ledit pigeon, c’était que justement, celui-ci avait une peur bleue des éclats de voix, quels qu’ils soient, depuis le hurlement de frayeur jusqu’au rire. Et chaque fois que le volatile s’effrayait, il ne manquait jamais de blesser Peter, par quelque moyen que ce soit. Et ensuite il s’affolait en volant dans tous les sens, jusqu’à ce qu’une fenêtre ou un mur astucieusement placé en travers de son chemin non déterminé, ne vienne l’assommer et stopper définitivement sa course folle. Du moins, jusqu’à ce qu’un nouvel éclat de voix ne le fasse repartir…

 

Emptus s’écrasa lamentablement contre la vitre, mettant fin au fou rire qui secouait Sirius et James. Remus s’autorisa un léger sourire contenu pendant que Peter ne le voyait pas, trop occupé à fusiller les deux autres du regard.

 

Le dernier des Maraudeurs saisit délicatement l’oiseau et dès que celui-ci eut repris connaissance, il le relâcha par la fenêtre avant qu’un nouveau fou rire ne tente encore d’attenter à la vie de son « poulet voyageur » tel que Sirius le nommait.

 

« Je vois que vous êtes bien occupés. » Commenta la voix de Frank Londubat.

 

Le préfet en chef venait de rentrer dans la cabine le plus silencieusement du monde. Sirius fut étonné de son visage sinistre, surtout que Frank était réputé pour son enthousiasme et sa sympathie naturelle. Il y avait quelque chose de mort, de définitivement brisé dans les yeux bleus du séduisant Gryffondor.

 

Il ouvrit la bouche pour lui demander comment allait Melissa, mais James prit un air catastrophé dans le dos de leur aîné, agitant les bras en grands signes de négation. Si ça n’avait été que James, Sirius aurait désobéi, mais Remus avait la même expression, et cela l’inquiéta.

 

« Ne faites pas de bêtises, hein. » Ajouta le préfet en chef avant de sortir de nouveau du wagon.

 

Sirius attendit que les pas de Frank se soient suffisamment éloignés pour se pencher vers James.

 

« Que se passe-t-il ? »

 

James et Remus échangèrent un long regard.

 

« Melissa est morte il y a une semaine. » Chuchota James.

 

Sirius sursauta violemment.

 

« Quoi ?! »

 

« Elle a été tuée à la soirée d’anniversaire de Barthélemy. » Dit Remus.

 

Une brusque nausée secoua Sirius, et il s’en fallut de peu qu’il ne rende son maigre déjeuner sur les genoux de James.

 

« Explique. » Dit-il à James.

 

James prit une profonde inspiration.

 

« Tu sais que c’était les 70 ans de mon grand-père, il y a une semaine. »

 

« Bien sûr ! Qui ne serait pas au courant de cette réception ? » Répliqua Sirius avec un geste de la main, agacé. « Continue. »

 

« Mon grand-père avait invité beaucoup de gens… Dont de nombreux journalistes et officiels. » Prononça lentement James, hésitant, butant sur les mots qui ne semblaient pas vouloir franchir ses lèvres.

 

Sirius haussa un sourcil surpris. Barthélemy invitait les officiels maintenant ? Où allait le monde ?

 

« S’il avait invité autant de monde, c’était pour annoncer qu’il reprenait son poste au Ministère. »

 

« Son poste ? Tu veux dire, directeur des Sortilèges ? »

 

Là, il était stupéfait. Cela faisait un bon moment que Barthélemy avait – assez bruyamment, d’ailleurs – claqué la porte du Ministère. Il n’était encore qu’un minot à cette époque, et Hemiesans venait d’accéder au siège, s’attirant rapidement les foudres de Barthélemy avec son arrogance et son intolérance totale.

 

James hocha la tête avec raideur. Sirius savait que son ami n’appréciait que modérément que sa famille soit si connue, car cela impliquait que les membres étaient des cibles privilégiées de cette façon.

 

« Tu connais la fiabilité du Ministère. Il y avait des Mangemorts. » Acheva James d’une voix brisée. « Beaucoup. »

 

Il comprit tout de suite. Bien sûr, bien sûr. Cela expliquait le mystérieux enthousiasme de sa famille cette dernière semaine. Cela apportait une réponse à toutes les questions que n’avaient manqué de susciter en lui le sourire narquois de son jeune frère chaque fois qu’ils se croisaient. Ce qui avait d’ailleurs valu à Regulus un magnifique œil au beurre noir qui, fort heureusement pour sa réputation, s’était estompé quelques jours avant la rentrée.

 

« Ellanda et ses deux fils sont morts aussi. »

 

La phrase de James, la dernière qu’il prononça jusqu’à leur arrivée à Poudlard, secoua Sirius au point qu’il faillit pleurer.

 

Silencieusement, il se blottit contre James, cherchant du réconfort dans le contact de son ami. Depuis qu’ils étaient devenus animagus, les quatre Maraudeurs avaient pris l’habitude de se blottir ainsi les uns contre les autres dans les mauvais moments, pour encaisser les coups durs, dans cette attitude instinctive qu’ont les animaux de rechercher la chaleur protectrice.

 

Sirius s’endormit, et ce fut la porte du compartiment qui s’ouvrit avec brusquerie en manquant de seulement quelques centimètres son nez qui le réveilla.

 

« Toujours aussi délicate, Evans. »

 

Sirius grogna doucement et releva sa tête de l’épaule de James, contre laquelle son gracieux chef avait reposé pendant toute la durée de son léger somme, dans une position inconfortable qui lui valait maintenant de douloureuses courbatures dans toute la longueur du dos.

 

Lily Evans se tenait dans l’encadrement de la porte. Ses cheveux roux cascadaient sur ses épaules en boucles larges, et ses yeux verts avaient pris une curieuse expression, que Sirius ne reconnut pas, bien éloignée de son habituel air dur et sévère. Elle était toujours aussi belle –car Sirius devait le reconnaître, la préfète était belle.

 

Quelque peu en retrait de la Gryffondor se tenait la blonde Narcissa, son badge de préfète impeccablement épinglé sur sa robe, à proximité du blason de Serpentard.

 

« Nous allons bientôt arriver à Poudlard. » Fit Narcissa d’une voix douce.

 

« Dépêchez-vous de vous préparer. » Compléta Lily avec la même intonation, presque maternelle.

 

Sirius vit James lancer un regard étrange à Lily, puis ouvrir la bouche en reprenant son visage de tous les jours. Mais la rousse leva la main, coupant ainsi James dans son élan.

 

« Vous avez dix minutes, les garçons. » Déclara-t-elle en consultant sa montre. « Et non, Potter, je ne sortirais pas avec toi, plutôt avec un chien. » Ajouta-t-elle en sortant du compartiment.

 

« Patmol ! » S’exclama James en se tournant vers Sirius. « Comment as-tu pu me faire ça ? »

 

« Voyons Cornedrue, tu sais bien que je suis irrésistible. » Répondit modestement Sirius.

 

Peter et Remus éclatèrent de rire et les lambeaux de la pesante atmosphère qui avait suivi les nouvelles de James se dissipèrent. Ils se changèrent dans la bonne humeur, se lançant de nombreuses boutades et piques – il fut d’ailleurs question d’une certaine Cornelia Merindon, une Poufsouffle de sixième année au nom de laquelle Peter rougit fortement.

 

Puis le train s’arrêta et ils descendirent dans un joyeux brouhaha. Sirius vit du coin de l’œil que les groupes étaient déjà reformés, et si beaucoup d’élèves riaient et parlaient joyeusement, certains autres – Hestée VicMell, Adeline Mernose et d’autres – étaient plus proches de la crise de larmes.

 

« Les premières années, par ici ! » Gronda la grosse voix de Hagrid.

 

Sirius poussa du coude James et lui montra en ricanant un innocent première année brun qui s’emmêla les pieds dans sa trop longue robe en se précipitant vers la garde-chasse.

 

Il échangea un regard avec James et les deux garçons s’exclamèrent en chœur :  « Poufsouffle ! ». Ils éclatèrent de rire et se précipitèrent en courant en direction des calèches, sous le regard mi-désapprobateur mi-amusé de Remus.

 

Ils pénétrèrent dans la calèche, caressant les sombrals au passage, et se laissèrent tomber sur les banquettes en soufflant. Peter et Remus rentrèrent quelques secondes plus tard, et la diligence démarra, les menant rapidement aux portes de Poudlard.

 

Sirius échangea quelques plaisanteries avec James, jusqu’à ce que Remus n’oriente la conversation sur un sujet autrement plus important.

 

« Le Cercle a été reformé, Sirius. » Laissa-t-il tomber.

 

Le fait que le loup-garou ait précisé son nom, apprit à Sirius qu’il était le seul à ne pas être au courant, et il fusilla James du regard pour ne pas l’avoir informé de quelque chose de si important. Le concerné se gratta la tête d’un air gêné et lui fit une légère grimace d’excuse, que Sirius ignora royalement.

 

Le Cercle de la Défense était un organisme qui ne dépendait aucunement du Ministère, mais de Dumbledore. Il avait été formé pour la première fois une dizaine d’années auparavant, avec l’apparition de Voldemort. Puis, avec la mort de Felicia Trelawney, la célèbre voyante, il s’était dissout, et seules quelques personnes opéraient encore en son nom. Que les membres en soient à nouveau réunis annonçait sans ambiguïté le début de la guerre, à l’extérieur.

 

« Qui ? » Demanda-t-il.

 

« Ellanda est morte, il reste donc Andrews et Martina Longdubat, les parents de Peter et les miens. Une grande partie de l’Escadrille et quelques professeurs de Poudlard je crois, mais je ne connais pas les noms. Et enfin, Cassandra et les Gémeaux. » Lista Remus sur ses doigts. « Et bien sûr, Dumbledore. »

 

Sirius hocha la tête. Peter ouvrit la bouche mais une secousse annonçant l’arrivée l’empêcha de développer la quelconque idée qui pouvait lui venir à l’esprit.

 

Sirius et James sortirent les premiers, et attendirent que les deux autres les rejoignent pour gagner la grande Salle, où la Cérémonie de Répartition n’allait pas tarder à débuter.

 

Ils s’installèrent au centre de la table gryffondorienne, et rapidement les septièmes et sixièmes années se rassemblèrent autour d’eux. Comme d’habitude, les Maraudeurs étaient le centre de l’attention de la table, blaguant et  ricanant.

 

James et Sirius étaient sans conteste ceux qui attiraient le plus de regards, Sirius par sa beauté et James par son charisme. Ils n’étaient pas du tout faits de la même façon, mais Sirius savait très bien que si il devait se mesurer à James sur le plan de la popularité, il n’était pas certain de remporter.

 

Finalement, la salle cessa de s’agiter et Dumbledore put enfin se lever et prononcer les premières paroles de son discours annuel, à l’instant même où les premières années pénétraient dans la salle, précédé de Philarm, le directeur adjoint et directeur de la Maison de Serpentard par la même occasion.

 

« Je suis très heureux de vous accueillir cette année. Je souhaite une agréable rentrée à nos nouveaux arrivants. » Il fit un petit signe de tête en direction des premières années tremblotants dans leur coin. « Cependant, je ne peux passer sur les douloureux évènements de ces deux derniers mois. »

 

Sirius regarda avec ironie quelques nouveaux cesser d’admirer la salle d’un air béat pour se tourner vers Dumbledore d’un air surpris. Il supposa que ceux-ci étaient moldus de naissance.

 

« Nous déplorons 27 morts dans les deux attaques du 18 juillet et du 26 août dernier. 12 étaient élèves à Poudlard. »

 

Dumbledore se lança dans une trop longue liste de noms, tandis que Sirius promenait son regard sur la salle.

 

De nombreuses filles de Serdaigle – Maison où avait été Melissa Londubat, s’il se souvenait bien – pleuraient à chaudes larmes, mais les autres Maisons n’étaient pas en reste, même quelques Serpentards avaient l’air tristes.

 

Frank Londubat fixait son verre d’un regard vide, de la même façon que Christney Donmey à la table des Poufsouffle, qui avait perdu sa mère dans la première attaque.

 

« Pour repartir sur une note plus gaie » Reprit Dumbledore. « Je souhaite vous présenter vos nouveaux professeurs. Comme à notre habitude, nous accueillons un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Mr Elias Ersyl ici présent, qui assurera les cours. »

 

Un jeune professeur se leva à gauche de Dumbledore. Plusieurs filles à côté de Sirius sifflèrent, et il supposa qu’on pouvait considérer le jeune homme comme beau. Il avait des cheveux blonds mi-long, retenus en un court catogan, mais son visage était incroyablement fier et arrogant.

 

« Certains d’entre vous seront désolés d’apprendre le départ de Mrs Drawhin, au profit de Mr Andréas Carnas. »

 

Quelques exclamations dépitées fusèrent ça et là. D’après ce que Sirius en savait, Mrs Drawhin avait été une professeur de Runes très appréciée, mais le jeune homme brun n’avait pas l’air spécialement perturbé par la réaction des élèves.

 

« Deux nouvelles matières viendront s’ajouter à votre programme cette année. La première ne concerne que les élèves à partir de la quatrième année, et la seconde les élèves de sixième et septième année. Mr Romaric Lorth vous enseignera l’art du Duel. »

 

Il y eut un grand silence, au milieu duquel le jeune professeur – décidément, tous étaient très jeunes (Sirius doutait même que Lorth ait plus de 23 ans) – eut l’air incroyablement gêné. Puis, une immense clameur ravie s’éleva dans la salle, accompagnée d’un crépitement d’applaudissements, et Sirius hésitait entre attribuer celle-ci à la nouvelle ou au physique avantageux du professeur, dont les longs et épais cheveux noirs maintenus en une queue de cheval haute et la stature mince et élancée ne manqueraient pas de lui attirer les faveurs des élèves féminines.

 

« Et enfin » Ajouta Dumbledore, en levant les mains pour rétablir le silence. « Et enfin, Miss Esther Sylphid vous instruira sur la Magie Antique. »

 

Une élégante femme se leva, et un cri de surprise s’arracha des lèvres de la totalité de la salle. La femme était d’une beauté surprenante. Elle possédait de longs et épais cheveux blancs maintenus en une natte épaisse, et ses yeux bleus pâles – ou était-ce gris ?- semblaient ne pas pouvoir trahir son âge.

 

La stupéfaction était à son comble dans la salle, et Dumbledore coupa net l’élan des élèves qui allaient se laisser aller à des discussions animées et admiratives.

 

« Bien entendu, je voudrais apprendre aux nouveaux arrivants – et rappeler à certains – que la Forêt Interdite ne se nomme pas ainsi pour rien. Que la magie est interdite en dehors des salles de cours et des salles communes. Que les bombabouses, les frisbees à dents et toutes sortes d’objets, dont Mr Rusard vous donnera aisément la liste si vous en faites la demande, le sont également. Maintenant que cela est fait, nous pouvons passer à la Cérémonie de Répartition. » Acheva-t-il.

 

Philarm déroula un long parchemin et « Abfish, Christopher » s’avança vers le choixpeau d’une démarche légèrement tremblante. Sirius reconnut sans difficulté le petit brun qui s’était empêtré les jambes dans sa robe. Le Choixpeau ne fut pas long à la répartir à « POUFSOUFFLE ! », et James et Sirius éclatèrent de rire.

 

La Cérémonie se poursuivit avec « Agorth, Mylène » (« SERDAIGLE ») et se termina avec « Zabini, Emestus » (« SERPENTARD »).

 

Treize premières années étaient installées à la table de Gryffondor.

 

Cependant, deux personnes restaient debout près de la table des professeurs. Sirius doutait que ce soit des élèves de premières années, vu leur taille. Le premier était grand, mince, avec des cheveux argentés, des yeux bleus et un air arrogant qui déplut immédiatement à Sirius. Le second avait des cheveux noirs assez longs et des yeux étrangement violets, et une mince cicatrice en forme d’éclair se détachait distinctement sur son front. Il semblait assez gêné d’être ainsi le centre de l’attention, contrairement au premier qui paraissait parfaitement à l’aise.

 

« Je suis aussi au plaisir de vous annoncer la venue de deux nouveaux élèves, qui entreront directement en sixième année. Ils nous viennent de France, de l’Académie de Beauxbâtons, et j’espère que vous saurez leur faire bon accueil. » Reprit Dumbledore.

 

« Larm, Amadeo. » Appela Philarm.

 

Le garçon brun s’avança lentement vers le tabouret. Il s’assit tranquillement et le Choixpeau lui couvrit les yeux.

 

Il se passa un assez long moment – le nouveau avait l’air difficile à répartir – mais finalement l’annonce vibra dans la salle.

 

« GRYFFONDOR »

 

Amadeo Larm retira le Choixpeau, et Sirius crut apercevoir un léger sourire soulagé sur ses lèvres. Le brun s’installa à l’opposé de Sirius, et celui-ci, sans savoir pourquoi, chercha à le repérer au milieu de la masse de premières années.

 

« Vial, Angelus. »

 

Le garçon à la chevelure argenté – Sirius se voyait mal l’appeler l’argenté, cela lui faisait trop penser aux films moldus sur les extraterrestres – s’avança d’un pas assuré. Il ne semblait pas douter un seul instant de sa future Maison – et Sirius n’en prévoyait pas moins – mais apparemment le Choixpeau ne fut pas du même avis, car la délibération fut longue. Sirius vit la bouche d’Angelus Vial se crisper, puis se détendre d’un coup lorsque le Choixpeau annonça enfin « SERPENTARD » à l’absence totale de surprise de Sirius.

 

Il le vit partir s’installer à sa table la tête haute et le regard sûr. Le fraîchement Serpentard s’assit aux côtés de Severus Rogue, et celui-ci ne le chassa pas, ce qui étonna déjà un peu plus Sirius.

 

Finalement, Dumbledore annonça le début du repas et Sirius se désintéressa des deux nouveaux pour réorienter la conversation inintéressante que Peter tentait vainement d’alimenter avec Remus.

 

Deux portions de patates et une de gigot plus tard, le dessert descendu au fin fond de son estomac, le repas s’achevait tranquillement. Quelques septièmes années commencèrent à se lever et à quitter la salle, puis rapidement les autres années suivirent. Remus se leva.

 

« Les premières années, suivez-moi ! » Articula-t-il distinctement.

 

Immédiatement, un essaim de nouveaux s’agglutinèrent autour de lui.

 

« Pousse-toi, microbe. » Grogna Sirius en fusillant du regard un innocent nouveau, qui s’écarta en lui lançant un regard terrorisé.

 

Remus grogna sa désapprobation mais Sirius passa devant lui sans se soucier de son avis.

 

Soudain, il aperçut du coin de l’œil le Français qui s’était arrêté au niveau de la porte, semblant indécis. Sirius se dirigea vers lui, et l’aborda avec un grand sourire.

 

« Tu cherches la salle commune ? » Demanda-t-il.

 

« Pas exactement… » Marmonna Larm sans se retourner, continuant à fouiller la foule du regard.

 

« Remus Lupin est là-bas. C’est lui le préfet, il saura te dire où aller. » Ajouta Sirius.

 

Larm se retourna, et d’un coup ses yeux s’écarquillèrent. Il se mit à suffoquer, la main serrée contre sa poitrine. Il tomba à genoux, presque en train de s’étouffer.

 

Sirius était au bord de la panique quand quelqu’un l’écarta brutalement du jeune Français.

 

« Bouge de là. » Fit une voix mortellement froide.

 

Le nouveau venu était Angelus Vial. Celui-ci prit Larm dans ses bras, lequel s’agrippa à lui avec toute la force d’un noyé, la respiration difficile, sifflante.

 

Le Serpentard lui jeta un étrange regard, puis sortit de la salle, suivi de près par Hanel et Dumbledore.

 

Sirius lança un regard d’incompréhension à James et prit le chemin de la tour des Gryffondors, suivi des deux Maraudeurs restants, Remus étant déjà parti, menant les premières années.

 

A peine arrivé dans son dortoir, il se laissa tomber sur son lit, épuisé par la trop longue journée, et il n’eut que le temps de noter la présence d’une épaisse valise au pied du cinquième lit habituellement inutilisé du dortoir.

 

Auteur : Lea Picard infos sur l'auteur contactez l'auteur le site de l'auteur
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