La porte d'entrée s'ouvrit sur les deux hommes. Tous deux souriaient, presque jusqu'à s'en s'éclater les muscles des joues. Shiguré posa son manteau, chantonnant une nouvelle chanson, qu'il venait d'apprendre à l'instant. Ayame alla directement au salon, plaça ses main en porte-voix, et appela.

-YUUUUKIIIIII!!! TOHRUUUUU!!! VENEZ VOIIIIIR!!!

Il attendit un moment avant que Tohru puisse quitter ses fourneaux, et que son frère daigne sortir de sa chambre.

-Qu'est-ce que t'as? demanda Yuki en arrivant.

Shiguré et Ayame les regardèrent. Leur sourire s'agrandit.

-Nous avons un petit truc à vérifier, commença Shiguré. Quel est votre réaction si je vous dis : SEXE?
-HEY??!! S'exclama Yuki en virant au rouge tomate trop mûre.
-Oh! Monsieur Shiguré! Voyons! C'est...C'est gênant! Ajouta Tohru.

Rouge comme une pivoine, elle avait posé ses mains sur ses joues.
Ayame et Shiguré se regardèrent d'un air entendu.

-C'est bien ce qu'on pensait, dit le premier.
-Ca ne venait donc pas de nous, ajouta le second.
-De quoi vous parlez? Demanda Yuki d'un air suspicieux.

Ses deux aînés commençaient à lui faire un peu peur...
Ayame se tourna vers les deux lycéens.

-Et bien, cette petite vérification nous a prouvé que vous étiez bel et bien...PRUDES!!!
-...Et alors?
-ET ALORS????!!!!! Allons Yuki! Jette donc un coup d'?il sur les autres pays! Les gens sont si libres! Ils pensent à tellement de choses en même temps!
-C'est étrange, j'ai pas trop envie de savoir à quoi ils pensent...Allez, viens Tohru, on les laisse.

La jeune fille le suivit dehors. Ils marchèrent un long moment dans la rue, l'air tiède les calmant.

-Désolé, dit-il au bout d'un moment.
-Hein?
-Mon frère et Shiguré sont idiots, quand ils s'y mettent.

Elle sourit doucement.

-Ce n'est pas grave, tu sais, dit-elle. Je me suis habituée à Shiguré, alors ça devrait aller pour Ayame!

Il ne répondit rien, les yeux rivés sur le sol.
-Alleeeeez!! Vas-yyyyy!! Mais enfin!! Dis-le-lui, que tu l'aimes, abruti!! S'exclama une voix avec un accent étrange.

Yuki et Tohru sursautèrent, et le jeune homme fouilla les alentours du regard. Personne? Ils continuèrent leur chemin.

-Mais c'est pas vrai, ça!! Mais quel empoté ce type!! Reprit la voix. Un peu d'action, enfin, que diable!!

Ils s'arrêtèrent de nouveau. Cette fois, la Souris leva les yeux. Sur un mur, une bande de jeune gens les regardait avidement. Ils ne ressemblaient pas à des Japonais. Certains étaient assis, d'autres allongés, d'autres debout, et d'autres encore étaient montés sur les épaules de plus grands qu'eux. Leurs vêtements étaient étranges, complètement loufoques, dans un style proche de celui d'Hatsuharu, mais en dix fois pire. La majorité avait les cheveux blond platine, d'autres étaient châtains. Leur peau blanche faisait ressortir leurs yeux bleu clair ou vert émeraude.
Celui qui les avait apostrophés étaient un jeune blond d'une quinzaine d'années, qui semblait n'avoir jamais connu un outil nommé "peigne", et dont la dernière visite chez le coiffeur remontait à plusieurs mois. De petites lunettes sans monture, selon les nouveaux modèles, étaient posées devant ses yeux. Et il souriait de toutes ses dents, allongé sur le mur.

-T'arrête pas, mon mignon, dit-il, continue de draguer, elle ne tiendra plus très longtemps, tu peux me croire!

Yuki s'approcha du mur.

-Qu'est-ce que tu veux dire? Qu'est-ce que tu entends par "elle ne tiendra plus très longtemps"? demanda-t-il.
-Ben?Tu dragues pas, là? S'étonna le garçon en redressant le tête.
-...Non...

L'étranger se tourna vers ses camarades, et leur lança quelques mots dans un langue inconnue. Ou presque. Le groupe commença à pouffer aux premiers mots, puis explosa de rire, certains manquant de tomber du mur.

-[Il est sérieux, ton copain?] demanda une fille de l'équipe, tranquillement installée sur les épaules d'un garçon.
-[Aucune idée, je ne le connais pas?Mais il n'a pas l'air de plaisanter], avoua l'autre.
-Qu'est-ce que vous racontez? Demanda Yuki sans comprendre un seul mot de leur conversation.
-Pas grand-chose, on se demande juste si t'es pas en train de te foutre de nous, c'est tout! Répondit le garçon.
-J'aurais rien à y gagner.
-...C'est vrai...Oh puréééée!! Le type de tout à l'heure avait raison! Les gens d'ici sont vraiment coincés! Râla-t-il.

Cet accoutrement et cet accent ne lui étant pas inconnu, bien au contraire, Yuki leur posa la question qui lui trottait dans la tête depuis qu'il les avait vus.

-D'où est-ce que vous venez?

Le groupe s'arrêta de discuter, et le fixa longuement. Ce fut un autre qui lui répondit, un maigre avec un collier lui serrant le cou, hérissé de pic épais en métal.

-D'Allemagne. On a croisé des Anglais, tout à l'heure. 'Sont vraiment pas drôles, certains...Sont presque aussi coincés que vous!
-...Merci du compliment, grogna Yuki.
-De rien, ça venait du c?ur, mon grand! Répliqua l'autre en souriant d'un air moqueur. Au fait, je peux donner un conseil à ta copine?

Yuki rougit fortement.

-C'est pas...
-Ouais, je sais : c'est pas ta petite amie. Mais c'est kif-kif, comme truc: vous traînez ensembles, alors vous allez forcément y avoir droit si vous continuez dans cette direction!

Il tendait le doigt dans le sens qu'empruntaient les deux jeune gens.

-Pourquoi? Qu'est-ce qu'il y a là-bas? Demanda Tohru en regardant le bout de la rue dans laquelle ils allaient s'aventurer.
-Si je vous demande de nous qualifier, vous dites quoi?

Yuki répondit aussitôt:

-Obsédés, pervers, abrutis, excentriques. Et j'ai pas tout mis parce qu'il n'existe pas de mots pour ça.
-...^^o ouais, je vois...T'es sensible, toi, pas vrai? Bon, ben là-bas, ils sont cent fois pires que nous!
-Parce que ça existe, pire que vous? Fit Yuki en haussant un sourcil.

Ils firent mine d'être outrés.

-Oh! Voyons mon mignon! Pour qui nous prends-tu donc? Nous ne sommes que de frêles et pauvres adolescents en pleine crise hormonale à la fin de la période de reproduction, enfin! Dit le blond d'un air innocent.

Cette façon de dire des bêtises (en restant très poli) lui rappelait vaguement quelqu'un...Pour ne nommer personne, il aurait très bien pu s'agir de Shiguré que ça ne l'aurait pas étonné le moins du monde.

-Tu...
-Ah! J'oubliais! reprit le maigre. Eh! Petite! Viens voir!

Tohru s'approcha d'eux. Le blond, le maigre et la fille descendirent souplement du mur, et l'entourèrent. Ils s'approchèrent de son visage, et lui murmurèrent longuement dans l'oreille. Elle hochait la tête de temps en temps, rougissant parfois, puis un petit sourire timide apparut sur ses lèvres.
Ils la lâchèrent et elle baissa la tête.

-...Je...Je n'aurais jamais le temps...balbutia-t-elle.
-C'est juste un petit conseil, sourit la fille.
-Eh! Franziska! S'exclama un de ceux restés sur le mur. Viens vite! Tu devineras jamais ce qu'a fait Alexander!
-J'arrive! Bon, j'y vais. A plus!

Elle partit vers les autres. Les deux garçons se tournèrent vers Tohru.

-Maintenant, tu fais comme tu veux. Tu peux aussi ne rien faire. Mais ce serait dommage! Je suis sûr que ça serait bien! Lui dit le blond avec un clin d'?il coquin.

Après un sourire de la part du maigre, les deux garçons les quittèrent à leur tour. Yuki la rejoignit.

-On rentre? Proposa-t-il.

Elle acquiesça. L'air du soir commençait à se faire frais, elle frissonna légèrement.

-Demain, les cours reprennent, commença la Souris.
-Oui...

Elle était complètement ailleurs, et ne cessait de repenser à ce que lui avait dit les trois Allemands.

"-Tu aimerais bien plaire un peu plus, n'est-ce pas...? Ou du moins, que l'on te prenne plus au sérieux...? Alors, on a peut-être une solution pour toi. Ce ne sera pas bien difficile, au contraire. Ecoute..."
-Ca va Tohru?
-Hein? Euh, oui!
-A quoi tu penses?
-A ce que je pourrais bien faire ce soir pour le repas! Répondit-elle avec un sourire lumineux.
-Je peux te donner un conseil?
-Bien sûr!
-Evite les plats allemands, j'en ai eu ma dose pour l'année.
-Oui!!!

À suivre

Kit': o_o"
Shiguré: ...idem...
Kit': Oh purée...
Shiguré: ...idem...
Kit': J'y crois pas...
Shiguré: ...idem...
BLAM!
Shiguré: +_+ * Kaput*
Kit': Commence pas à m'énerver!
Yuki: ...Mazette! Combien de temps, pour ce chapitre?
Kit': un après-midi complet non-stop. J'ai mal aux doooiiiigts!!!
Kyo: J'apparais pas beaucoup...
Kit': ca t'embête?
Kyo: Pas vraiment. Ce serait même plutôt le contraire...
BLAM!
Kyo: +_+ * Kaput itou ^^*
Kit': Z'ont pas fini de m'énerver, ceux-là?!
Hatori: Au fait, c'est quoi qu'est censé être à l'autre bout de la rue en cent fois pire que les boches?
Kit': ...Devine...
Hatori: ...Oh non...
Kit': OH QUE SI!!! VIVE EUX!!!! (vous allez peut-être savoir qui c'est ce "eux", qui sait? ^^ mais je sais pas quand ^^o)